La Bibliothèque Nationale
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Le palais Mazarin

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Le palais Mazarin

La Bnf : le jardin Vivienne

La bibliothèque du roi

L’origine de la Bibliothèque Nationale est très ancienne : elle était constituée sous la monarchie de la bibliothèque du roi. Elle va beaucoup voyager au fil des siècles : la bibliothèque élit successivement domicile au palais du Louvre, au château d’Amboise, au château de Blois, au couvent des Cordeliers, et enfin à l’hôtel Colbert (voir la galerie Colbert). Nous sommes alors au début du XVIIIe siècle. La bibliothèque va ensuite occuper une partie de l’hôtel de Nevers (voir plus bas).

La Bnf : l’hôtel Duret de Chevry ou hôtel Tubeuf

L’hôtel Duret de Chevry

Tout commence avec l’hôtel Duret de Chevry, construit à partir de 1635 par l’entrepreneur Jean Thiriot dans le style brique et pierre. Le maître d’ouvrage est Charles I Duret de Chevry (1564-1636). Ce riche financier, président de la Chambre des Comptes, habitait auparavant un autre hôtel Duret de Chevry dans le Marais. On peut supposer qu’il souhaite alors se rapprocher du quartier de la finance situé autour de la rue Vivienne. A sa mort en 1636, son fils Charles II Duret de Chevry continue les travaux jusqu’en 1641.

Le musée de la BNF : la galerie Mazarin

L’hôtel Tubeuf

En 1641, l’hôtel Duret de Chevry est vendu inachevé à Jacques Tubeuf, contrôleur général des finances et va prendre le nom d’hôtel Tubeuf. Cet hôtel ne doit pas être confondu avec un autre hôtel particulier bâti 16 rue Vivienne pour le compte du même Jacques Tubeuf, communément appelé l’hôtel Colbert de Torcy.

Le musée de la BNF : le plafond de la galerie Mazarin 

Deux galeries superposées

En 1643, le cardinal Mazarin (1602-1661) loue puis achète l’hôtel Tubœuf. Dès 1644, l’hôtel est agrandi sur le jardin par une aile perpendiculaire au logis. Dans cette aile, deux éblouissantes galeries superposées sont réalisées par l’architecte François Mansart et destinées aux collections du cardinal. Appelée galerie Mansart, la « galerie basse » servait à exposer les collections de statues antiques du cardinal. La galerie conserve encore quelques vestiges intéressants : des stucs et grisailles de Giovanni Grimaldi, de larges rinceaux d’acanthes, ornés du chiffre « M » du cardinal et de chapeaux cardinalisés. Située au-dessus, la « galerie haute » est appelé galerie Mazarin. Elle accueillait l’inestimable collection de tableaux du prélat. Mieux conservée, elle possède encore un admirable plafond stuqué orné de peintures de Giovanni-François Romanelli et de Giovanni Grimaldi. Ces deux galeries sont aujourd’hui accessibles au public. La première fait partie du musée de la BnF, la seconde accueille les expositions temporaires.

Des agrandissements sur la rue de Richelieu

En 1646, l’architecte Pierre Le Muet remplace Mansart. Il élève le long de la rue de Richelieu un bâtiment qui abrite les grandes écuries et à l’étage la bibliothèque de Mazarin.

La Bnf : la cour d’Honneur 

L’hôtel de Nevers

A la mort du cardinal Mazarin en 1661, la partie Est du palais échoit à son neveu, Philippe Mancini, duc de Nevers, et prend le nom d’hôtel de Nevers. La partie Ouest du palais est léguée à sa nièce, Hortense Mancini, duchesse de La Meilleraye par son mariage. Sous la Régence, la bibliothèque du roi élit domicile dans la partie Nord de l’hôtel de Nevers. Dans la cour d’honneur, l’architecte Robert de Cotte (1665-1735) ajoute à partir de 1731 deux ailes au Nord et à l’Est. L’aile Est a conservé son décor XVIIIe. L’aile Nord a été refaite en 1877 par l’architecte Jean-Louis Pascal.

La destruction des bâtiments rue de Richelieu

Les bâtiments de l’hôtel de Nevers situés sur la rue de Richelieu sont démolis au XIXe siècle lors du réaménagement de la Bibliothèque nationale. Ils sont remplacés par les bâtiments actuels, peu gracieux, qui longent la rue. Seule subsiste une petite « portion » de l’hôtel de Nevers visible au nord de la rue Colbert. A l’origine, cet édifice communiquait avec le reste du palais en enjambant la rue Colbert, comme le laisse deviner l’amorce de l’arcade restée en place.

La Bnf : la salle Labrouste ou salle de lecture des imprimés couverte de coupoles sur pendentifs

Les agrandissements du XIXe siècle

Au XIXe siècle, la Bibliothèque royale devient Bibliothèque impériale puis Bibliothèque Nationale. Ses fonds s’accroissent considérablement, passant de 300.000 à 800.000 volumes. La Bibliothèque doit absolument s’agrandir. Son emprise définitive va correspondre au quadrilatère délimité par les rue Richelieu, Vivienne, Colbert et des Petits-Champs.

La Bnf : la salle ovale ou salle des périodiques

L’hôtel Tubœuf est réaménagé par l’architecte Henri Labrouste (1801-1875) puis intégré à la Bibliothèque Nationale. Entre 1857 et 1867, l’architecte réalise la grande salle de lecture des imprimés, le magasin central et les deux ailes sur les rue de Richelieu et des Petits-Champs. La spectaculaire salle de lecture des imprimés est couverte de coupoles sur pendentifs retombant sur des colonnettes de fonte comme à la bibliothèque Sainte-Geneviève. De 1906 à 1932, l’architecte Jean-Louis Pascal construit les ailes donnant sur la rue Colbert et la rue Vivienne; il réalise également la fameuse salle des périodiques de forme ovale.

La BnF : le vestibule donnant sur la cour d’honneur

Un deuxième site : la bibliothèque François Mitterrand

Face au manque de place, la Bibliothèque Nationale s’est agrandie avec le site de la bibliothèque François Mitterrand. Inauguré en 1997, ce nouveau site est destiné aux imprimés. Le site historique dit « Richelieu » conserve les manuscrits, cartes, dessins, photographies, estampes, ainsi que les monnaies et médailles.

La rénovation complète du site Richelieu

De 2010 à 2022, une rénovation complète de la Bibliothèque Nationale est confiée à l’architecte Bruno Gaudin en collaboration avec l’architecte en chef des Monuments historiques Jean-François Lagneau. Fin 2016 sont de nouveau ouverts au public : la cour d’honneur, la Galerie de verre, le vestibule Labrouste, la salle Labrouste, le magasin central, les nouvelles salles du département des Arts du spectacle et de la salle de lecture du département des Manuscrits. La salle Labrouste (ancienne salle des imprimés) accueille désormais la célèbre bibliothèque de l’INHA (Institut National d’Histoire et d’Art). Cette bibliothèque a été constituée à partir des collections du couturier Jacques Doucet. Spécialisée en histoire de l’art et archéologie, cette collection eut pour écrin à partir de 1927 l’Institut d’Art et d’Archéologie (également appelé centre Michelet) près du jardin du Luxembourg. En 2022, la fin des travaux  de rénovation du site Richelieu est achevée. La mythique salle ovale est désormais une bibliothèque ouverte à tous. Plus de 20 000 volumes y sont accessibles aux lecteurs : histoire des arts et du patrimoine, les collections spécialisées du site Richelieu (manuscrits, estampes, cartes et plans…) mais aussi la bande dessinée et les arts numériques.

Le nouveau musée de la BnF

Ouvert en septembre 2022, le musée de la Bibliothèque Nationale de France occupe sept salles historiques au 1er étage, nouvellement accessibles au public, dont la plus éblouissante est la galerie Mazarin. Au total, 900 pièces remarquables de la collection y sont présentées : tableaux, médailles, cartes, partitions, objets exceptionnels, manuscrits, costumes, etc.

 

La Bibliothèque nationale de France : la rotonde des Arts ©www.thinktank-architecture.fr

Une ouverture sur la ville

La BnF est également devenue un bâtiment ouvert sur la ville : le promeneur peut librement traverser la cour d’honneur, les espaces intérieurs publics et le jardin grâce à ses deux entrées situées rue Vivienne et rue de Richelieu. Une belle invitation à venir lire ou bien découvrir les collections du musée…

Horaires d’ouverture :
. Lundi : 14 h – 19 h 30
. Mardi : 9 h – 20 h
. Du mercredi au vendredi : 9 h – 19 h 30
. Samedi : 9 h – 18 h 30
. Dimanche et jours fériés : 10 h – 18 h

Pour l’entrepreneur et architecte Jean Thiriot, voir également l’hôtel d’Hozier, l’hôtel de Loynes, l’hôtel Mégret de Sérilly, l’hôtel de Canillac, l’hôtel de Marle, l’hôtel Duret de Chevry, l’hôtel de Lauzon, l’hôtel de Vigny, l’hôtel Boula de Quincy.

Pour l’architecte François Mansart, voir également l’église de la Visitation Sainte-Marie, l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel de Guénégaud, l’hôtel Carnavalet, l’abbaye du Val-de-Grâce, le couvent des Feuillants, le couvent des Minimes, l’hôtel Bouthillier de Chavigny, le château de Maisons-Laffittela galerie dorée de la banque de Francele château de Guiry-en-Vexin.

Pour l’architecte Pierre Le Muet, voir également l’hôtel de Saint-Aignan, l’hôtel de Laigue, l’abbaye du Val-de-Grâce, l’église Notre-Dame des Victoires, l’hôtel de Nevers, l’hôtel de Comans, l’hôtel Colbert de Torcy.

Pour l’architecte Robert de Cotte, voir également le collège Paul Claudel d’Hust, l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel d’Estrées, l’hôtel de Nevers, l’hôpital des Quinze-Vingt, la cathédrale Saint-Vladimir, l’hôtel de Jaucourt, la basilique Saint-Denisle domaine de Trianon, le château de Versailles, la galerie dorée de la banque de France, l’église Saint-Roch.

Pour l’architecte Henri Labrouste, voir également la bibliothèque Sainte-Geneviève, l’hôtel de Vilgruy.

Pour l’architecte Jean-Louis Pascal, voir également l’atelier de William Bouguereau.

Pour l’architecte Bruno Gaudin, voir également le stade Charléty, l’hôpital Rothschild, le musée Guimet, le centre culturel chinois.

Sources :
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du Patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Bibliothèque Nationale de France

Adresse : 5 rue Vivienne et 58 Rue de Richelieu

Métro : Bourse

Arrondissement : 2e

Téléphone :