Le musée de la Chasse
Les hôtels de Guénégaud
et de Montgelas
L’incarnation du style « sévère »
L’hôtel de Guégénaud est élevé sur les plans de l’architecte François Mansart (1598-1666) entre 1652 et 1655. Cet hôtel incarne le classicisme de l’architecture française à partir du milieu du XVIIe siècle, où la sobriété et la rigueur dominent.
Bâti entre cour et jardin, l’hôtel se compose d’un corps de logis et de deux ailes en retour. Les façades sont empreintes d’une extrême simplicité : c’est le premier exemple parisien du « style sévère ». Elles sont animées par de simples bandeaux saillants autour des baies et par un bandeau horizontal entre les deux niveaux. Le petit avant-corps central est marqué par des refends à ses extrémités. Son décor sculpté se résume à des corniches moulurées reposant sur des consoles.
A l’intérieur, le grand escalier ou degré est le morceau de bravoure de l’architecte. Apparu au début du XVIIe siècle, l’escalier à jour central (porté par des voûtes) est ici une véritable œuvre d’art : le départ de l’escalier apparaît comme une vis puis il devient un escalier suspendu.
Jean-François de Guénégaud, conseiller d’Etat
Le commanditaire de cet hôtel est Jean-François de Guénégaud des Brosses. Cet ambitieux personnage commence sa carrière comme secrétaire du roi en 1626 puis il devient successivement trésorier de France à Soissons (1630), commissaire de la Marine (1632), maître à la Chambre des Comptes. Sa consécration comme un puissant personnage proche de pouvoir royal arrive en 1643, année où il est nommé conseiller d’Etat. En 1703, l’hôtel est vendu au financier Jean Romanet qui procède à des aménagements. En 1766, la demeure est acquise par la famille Thiroux qui le conserve jusqu’en 1895.
Le musée de la Chasse et de la Nature
Au XIXe siècle, l’hôtel se dégrade et est transformé en locaux commerciaux. Menacé de destruction en 1959, il est acheté par la Ville de Paris en 1962. En 1967, le Musée de la Chasse et de la Nature s’installe dans l’hôtel de Guénégaud grâce à l’initiative d’un couple de collectionneurs, Jacqueline et François Sommer.
Des trophées et des animaux naturalisés côtoient des œuvres d’art
Le musée présente de superbes collections comprenant des trophées, des animaux naturalisés, des tableaux de peintres animaliers, des tapisseries ayant trait à l’histoire de la chasse, des céramiques, des tableaux, du mobilier et des armes. D’excellentes expositions temporaires sont également organisées, faisant souvent dialoguer les collections anciennes et des installations contemporaines d’artistes.
Le musée s’agrandit avec l’hôtel de Mongelas
En 2002, le musée s’agrandit avec l’acquisition de l’hôtel particulier mitoyen, l’hôtel de Mongelas. Cette sobre demeure a été construite en 1705 pour Romain Dru de Mongelas, commissaire extraordinaire des Guerres. Cédé dès 1709 à Michel d’Olivier, trésorier des secrétaire du Roi, la demeure appartient à partir de 1766 au marquis de La Vallière; cette famille le conserve jusqu’en 1799. De 1861 à 1965, l’hôtel abrite la bijouterie Murat puis la Guilde des Orfèvres. Depuis 2007, les collections du Musée de la Chasse et de la Nature occupent l’hôtel de Mongelas et une partie de l’hôtel de Guénégaud. L’hôtel de Guénégaud abrite également le siège de la fondation de la Maison de la Chasse et de la Nature ainsi qu’un club privé le Club de la Chasse.
Horaires d’ouverture : le musée est ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h, nocturne le mercredi jusqu’à 21h30.
Pour l’architecte François Mansart, voir également l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel Carnavalet, le couvent des Feuillants, la Bibliothèque nationale, le monastère du Val-de-Grâce, l’église de la Visitation Sainte-Marie, le couvent des Minimes, l’hôtel Bouthillier de Chavigny, le château de Maisons-Laffitte, la Galerie dorée de la Banque de France.
Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010
Gady (Alexandre), Les Hôtels particuliers de Paris, Paris, Parigramme, 2008.
Le Guide du Patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 62-64 rue des Archives
Métro : Rambuteau ou Hôtel de Ville
Arrondissement : 3e
Téléphone : 01.53.01.92.40