L’abbaye royale
du Val-de-Grâce

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L’abbaye du Val de Grâce @laurent_a_paris

Une abbaye fondée par Anne d’Autriche

La reine de France Anne d’Autriche pose le 3 juillet 1624 la première pierre de l’abbaye destinée à accueillir des bénédictines de l’abbaye du Val-Profond à Bièvres. La construction est lente, notamment à cause de la disgrâce de la reine en 1636. Après la naissance tant attendue d’un enfant royal en 1638 (le futur roi louis XIV), l’église est considérée par la reine comme un ex-voto dédié à la Vierge Marie : l’inscription latine sur le fronton le rappelle. La première communauté ne s’y installe qu’à partir de 1643. Très pieuse, la reine Anne d’Autriche y fait retraite chaque semaine et se fait aménager un somptueux pavillon.

L’abbaye du Val de Grâce : la façade

Le projet de François Mansart

Lorsqu’elle devient Régente à la mort de son mari Louis XIII en 1643, Anne d’Autriche décide de modifier le modeste couvent qui a été construit. Les plans de l’église sont confiés à l’architecte François Mansart mais en 1646 il est écarté du projet. Jacques Le Mercier reprend ses plans. A sa mort, Pierre Le Muet, secondé par Gabriel Le Duc, achève l’édifice : il s’inspire de l’architecture italienne qu’il a pu admirer en séjournant à Rome.

L’abbaye du Val de Grâce : la façade de l’église abbatiale

Une façade d’inspiration italienne

La façade de l’église abbatiale présente deux ordres superposés : l’ordre corinthien et l’ordre composite. Les colonnes jumelées du portique supportent un fronton triangulaire. Au niveau supérieur, la façade est encadrée d’ailerons terminés en volutes. On y reconnait une inspiration très italienne.

L’abbaye du Val de Grâce : la nef

Une coupole sur le modèle de Saint-Pierre de Rome

A l’intérieur, a majestueuse coupole s’élève au-dessus de la croisée du transept. Le Muet s’est inspiré du modèle de Saint-Pierre de Rome. La fresque de la coupole, « la gloire du Val de Grâce », représentant la Sainte Trinité au Paradis entourée de l’Eglise triomphante est l’œuvre du peintre Pierre Mignard. Le somptueux maître-autel baroque, inspiré du baldaquin de Saint-Pierre de Rome, est commandé par Anne d’Autriche en 1665. Il est constitué de six colonnes torsadées en marbre. Le groupe sculpté représentant la Nativité est réalisé par Michel Anguier.

L’abbaye du Val de Grâce : le maître-autel baroque

Un cloître à deux galeries superposées

Démarrés en  1624 et terminée seulement en 1666, les bâtiments conventuels s’organisent autour d’un grand cloitre flanqué à ses quatre angles d’un pavillon à haut comble d’ardoises. Unique à Paris, ce cloître comprend deux galeries à arcades superposés. Au centre, un jardin à la française a été restitué. Plusieurs escaliers de belle facture sont conservés : le grand escalier nord, l’escalier de l’angle sud-est et l’escalier desservant le pavillon de la Reine.

L’abbaye du Val de Grâce : le cloitre

Un hôpital militaire

Pendant la Révolution, l’abbaye devient un hôpital militaire puis bientôt un hôpital d’instruction des armées : l’école du Val-de-Grâce est née. Sur l’ancien potager, un nouvel hôpital militaire est inauguré en 1979. Mais dans une optique d’économies, un transfert des activités médicales vers les hôpitaux de Clamart et Saint-Mandé a été décidé en 2014. Le bâtiment devrait accueillir à l’horizon 2029 Paris Santé Campus, un centre de développement de la santé numérique.

L’abbaye du Val de Grâce : le chœur des religieuses

Le musée de Service de Santé des Armées

Aujourd’hui, les anciens bâtiments abbatiaux abritent le musée du Service de Santé des Armées, la bibliothèque centrale du service de santé et l’école du Val-de-Grâce. Enrichi de l’exceptionnelle collection léguée par le docteur Debat, le musée du service de santé des Armées est un véritable outil de transmission des connaissances sur l’évolution de la médecine militaire et des conditions de prise en charge des soldats au combat.

Horaires d’ouverture : le billet d’entrée donne à la fois accès au musée du Service de Santé des Armées et à l’église abbatiale. Ouvert mardi, mercredi, samedi et dimanche de 12h à 18h.

L’abbaye du Val de Grâce : l’escalier desservant le pavillon de la Reine

Pour l’architecte François Mansart, voir également l’église de la Visitation Sainte-Marie, l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel de Guénégaud, l’hôtel Carnavalet, le couvent des Feuillants, la Bibliothèque nationale de France, le couvent des Minimes, l’hôtel Bouthillier de Chavigny, le château de Maisons-Laffitte, la Galerie dorée de la Banque de France.

Pour l’architecte Jacques Lemercier, voir également le Palais-Royal, la chapelle de la Sorbonne, le palais du Louvre, le temple de l’Oratoire du Louvre, le palais du Luxembourg.

Pour l’architecte Pierre Le Muet, voir également la basilique Notre-Dame des Victoires, l’hôtel de Laigue, l’hôtel de Saint-Aignan, la Bibliothèque nationale de France, l’hôtel de Comans, l’hôtel Colbert de Torcy, l’hôtel de Nevers.

Pour l’architecte Gabriel Le Duc, voir également l’église Saint-Louis en l’Ile, la basilique Notre-Dame des Victoires.

L’abbaye du Val de Grâce : le pavillon d’Anne d’Autriche

Sources :
Gady (Alexandre), La montagne Sainte-Geneviève et le Quartier Latin, Guide historique et architectural, Paris, Edition Hoëbeke, 1998.
Guide du Patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.

 

Adresse : Place Alphonse Laveran

Métro : Luxembourg (RER B)

Arrondissement : 5e

Téléphone : 01 40 51 51 92