Le siège
de la Banque de France
L’hôtel de La Vrillière
Une grande famille de robe
Louis 1er Phelypeaux, marquis de la Vrillière, occupe le poste de secrétaire d’Etat sous Louis XIII. Les Phelypeaux constituent une famille de robe très puissante fournissant de nombreux ministres et conseillers d’Etat à la Monarchie française. En 1635, l’architecte François Mansart réalise pour Louis 1er Phelypeaux un somptueux hôtel particulier immortalisé sur une gravure de Jean Marot. Implanté en U entre cour et jardin, l’hôtel abrite la collection de peintures italiennes de son propriétaire dans une éblouissante galerie. Constituer et exposer une collection de tableaux est alors l’apanage des grands personnages du royaume.
Le comte de Toulouse
En 1713, Louis Alexandre de Bourbon (1678-1737), comte de Toulouse, fait l’acquisition de cet hôtel. Il est le fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan. A l’âge de 5 ans, il est fait amiral de France en 1683 et devient en 1715 le chef du Conseil de la Marine. L’hôtel de La Vrillière prend alors le nom d’hôtel de Toulouse. Au début du XVIIIe siècle, l’architecte Robert de Cotte réalise d’importants travaux de réaménagement dans l’hôtel. A cette occasion, la fameuse galerie est redécorée dans le style rocaille en 1718-1719 par le sculpteur François-André Vassé : la galerie prend le nom de galerie Dorée, évocation des reliefs dorés qui la décorent. C’est également une allusion aux titres prestigieux dont dispose le comte de Toulouse.
Le duc de Penthièvre
Le fils du comte de Toulouse, le duc de Penthièvre, hérite de tous ses biens. Prince très charitable, il s’éteint en pleine Révolution dans son château de Bizy (Eure) sans être inquiété. Sa belle-fille, la princesse de Lamballe, connait une fin bien moins heureuse : amie proche de la Reine Marie-Antoinette, elle est massacrée en 1792 à la sortie de la prison de la Petite Force et sa tête est transportée dans Paris au bout d’une pique.
La Banque de France
L’affectation de l’hôtel particulier à la Banque de France en 1808 augure d’un avenir incertain. L’hôtel est largement dénaturé par les travaux d’agrandissement confiés à l’architecte François-Jacques Delannoy. Altérée, la célèbre galerie Dorée est reconstituée par l’architecte Charles Questel entre 1870 et 1874. Aujourd’hui, il subsiste également la Salle du Conseil Général de la Banque de France et la salle à manger du Gouverneur de la Banque de France.
L’hôtel de la Chancellerie d’Orléans
En 1924-1927, de nouvelles extensions font complètement disparaître un autre chef d’œuvre voisin de l’hôtel de la Vrillière : l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans ou hôtel d’Argenson. Heureusement, ses somptueuses boiseries ont survécu; elles ont été remontées dans l’hôtel de Rohan, faisant partie des Archives Nationales. Fin 2024, la date de réouverture de l’hôtel de Rohan n’est toujours pas connue. L’hôtel de La Vrillière se visite régulièrement au moment des Journées Européennes du Patrimoine qui ont lieu chaque année en septembre.
Pour l’architecte François Mansart, voir également le temple de la Visitation Sainte-Marie, l’hôtel de Guénégaud, l’hôtel Carnavalet, le couvent des Feuillants, la Bibliothèque nationale, le monastère du Val-de-Grâce, le couvent des Minimes, l’hôtel Bouthillier de Chavigny, le château de Maisons-Laffitte.
Pour l’architecte Robert de Cotte, voir également l’hôtel de Nevers, la Bibliothèque nationale de France, l’hôtel d’Estrées, l’hôpital des Quinze-Vingt, la cathédrale Saint-Vladimir, l’hôtel de Jaucourt, la basilique Saint-Denis, le château de Versailles, l’église Saint-Roch.
Pour l’architecte François-Jacques Delannoy, voir également le Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, la galerie Vivienne, le collège de Boncourt, les Bains Chantereine.
Sources :
Belles Demeures de Paris, Paris, Hachette, 1977.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : rue La Vrillière
Métro : Palais-Royal
Arrondissement : 1er
Téléphone :