Le Palais des Tuileries
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Le projet de Catherine de Médicis

La reine Catherine de Médicis, veuve depuis la mort tragique d’Henri II en 1559, ne souhaite plus résider au palais des Tournelles. Sur le site d’une ancienne fabrique de tuiles, l’architecte Philibert de l’Orme élève un nouveau palais à partir de 1564. Il réalise un pavillon central encadré de deux ailes plus basses. A sa mort en 1570, Jean Bullant lui succède. Il prolonge le palais au sud par le pavillon Bullant tandis que côté nord le pavillon symétrique n’est pas achevé. La reine Catherine de Médicis décide finalement de s’installer dans l’hôtel de la Reine ou hôtel de Soissons près des Halles et délaisse le projet de palais des Tuileries. A la même époque, le jardin des Tuileries est dessiné à l’italienne dans la tradition du XVIe siècle : il est constitué de quadrillages réguliers et de parterres.

Le Palais des Tuileries

Le « Grand Dessein » d’Henri IV

Gendre de Catherine de Médicis, le roi Henri IV est un grand bâtisseur. Il fait prolonger le palais du Louvre par la Grande Galerie (ou galerie du bord de l’eau) longeant la Seine. Ce projet , appelé le « Grand Dessein », vise à réunir les deux palais : le Louvre et les Tuileries. La Grande Galerie est terminée à l’Ouest par un gros pavillon qui prendra plus tard le nom de pavillon de Flore. Pour joindre le palais du Louvre à celui des Tuileries, il ne reste plus qu’à relier ce gros pavillon au pavillon central de Bullant, ce qui est fait de 1608 à 1610.

Les promenades du Palais des Tuileries

L’achèvement du Palais

Pour finaliser la symétrie du palais des Tuileries, il reste encore à le prolonger vers le nord. Sous Louis XIV, Louis Le Vau est chargé entre 1659 et 1666 d’achever la composition : le palais est agrandi et terminé par le pavillon de Marsan à l’extrémité nord. Entre 1810 et 1824, les architectes Pierre-François Fontaine et Charles Percier relient le palais des Tuileries au palais du Louvre par une longue aile nord longeant la rue de Rivoli. Le projet de « Grand Dessein » voulu par Henri IV est enfin achevé entre 1853 et 1857 par l’architecte Hector-Martin Lefuel d’après les plans de Louis Visconti.

Un palais au cœur de la Révolution française

Le palais des Tuileries a été le théâtre de nombreux événements historiques pendant la Révolution française. Ramenée du château de Versailles par les parisiens, la famille royale s’y installe le 6 octobre 1789. Le 10 août 1792, la monarchie est renversée : le roi et sa famille se réfugient dans la salle du Manège, siège de l’Assemblée législative, avant d’être conduite à la prison du Temple. Le 10 mai 1793, la Convention s’installe dans la salle des Machines du Palais des Tuileries, aménagée en salle d’assemblée.

 

En rouge, la partie des Tuileries ayant disparu

En rouge, la partie des Tuileries ayant disparu

La résidence des empereurs et des derniers rois bourbon

En 1800, le premier consul Napoléon Bonaparte s’installe aux Tuileries. Devenu Empereur, il en fait sa résidence principale jusqu’à 1814, puis de nouveau pendant les Cent-Jours. Louis XVIII et Charles X y habiteront ensuite pendant leur règne, ainsi que le roi Louis-Philippe (appartenant à la branche Bourbon-Orléans) jusqu’à sa chute en 1848. Devenue à son tour Empereur en 1852, Napoléon III y résidera jusqu’à la défaite de Sedan le 1er septembre 1870.

L’incendie tragique de la Commune de Paris

Incendié sous la Commune de Paris en 1871, le palais des Tuileries, bien que jugé réparable, est finalement rasé en 1883. Seuls le pavillon de Flore et le pavillon de Marsan ont été conservés. Ils sont situés aux extrémités Ouest du palais du Louvre. De nombreux vestiges du palais des Tuileries ont été ré-employés dans d’autres bâtiments. Citons le château de la Punta construit par la famille Pozzo di Borgo en Corse bâti à partir de pierres provenant des Tuileries; le fronton du pavillon central remonté dans le square Georges Cain; d’autres vestiges plus modestes dispersés dans le jardin des Tuileries, le jardin du Luxembourg, les jardins du Trocadéro, l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts.

Pour l’architecte Jean Bullant, voir également l’hôtel de Soissons.

Pour l’architecte Louis Le Vau, voir également le château de Vaux-le-Vicomte, le château de Versailles, l’hôpital de la Salpêtrière, l’hôtel Lambert, le palais du Louvre, le collège des Quatre Nations, l’hôtel Bautru, le domaine de Trianonla chapelle du Palais de l’Institut.

Pour l’architecte Pierre-François Fontaine, voir également l’arc de triomphe du Carrousel, la chapelle expiatoire, le magasin Debauve et Gallais, la chapelle Saint-Ferdinand, la rue de Rivoli.

Pour l’architecte Charles Percier, voir également l’arc de triomphe du Carrousel, la rue de Rivoli.

Pour l’architecte Louis Visconti, voir également l’hôtel de Melle Mars, l’hôtel des Invalides, l’hôtel de Pontalba, l’hôtel Collot, l’hôtel de Béthune-Charost.

Source :
Guide du Patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.

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