La colonne Médicis
Les résidences successives de Catherine de Médicis
A la suite de la mort tragique d’Henri II en 1559, son épouse, la reine Catherine de Médicis, ne souhaite plus résider au palais des Tournelles dans le Marais. Elle confie à Philibert de l’Orme la construction d’un nouveau palais, le palais des Tuileries, à l’Ouest du palais du Louvre. En 1572, Catherine de Médicis abandonne soudainement le palais des Tuileries encore en construction. Elle fait l’acquisition d’une demeure appelée l’hôtel d’Albret, située dans le quartier des Halles, et de propriétés voisines.
L’hôtel de la Reine
De 1572 jusqu’à sa mort en 1578, l’architecte Jean Bullant élève un grand palais avec jardin à l’italienne appelé l’Hôtel de la Reine. Peu de documents nous sont parvenus sur cet édifice. On sait qu’il contenait une grande galerie de 40m de long et un escalier à l’italienne. Les salons et galeries étaient décorées de 129 tapisseries, ce qui en faisait, dit-on, la plus grande collection au monde. La pièce la plus insolite était le cabinet de travail décoré de 119 miroirs enluminés intégrés dans les lambris. En 1611, l’architecte Salomon de Brosse édifie un imposant portail immortalisé par une gravure de Jean Marot.
Une mystérieuse colonne astronomique
Une étrange colonne astronomique cannelée, d’une hauteur de 31 mètres, est élevée dans l’enceinte du palais. Dans un cylindre de 3m de diamètre, 147 marches mènent à une minuscule plate-forme dans l’axe des quatre points cardinaux. Bien que sa fonction ne soit pas véritablement identifiée, on suppose que cette colonne servait aux observations de Côme Ruggieri, l’astrologue de la reine, pour y déchiffrer son avenir.
La transmission aux Bourbon puis aux Savoie-Carignan
Après la mort de Catherine de Médicis, l’hôtel de la Reine est donné à Catherine de Bourbon, sœur d’Henri IV. Ensuite, Charles de Bourbon, comte de Soissons et cousin d’Henri IV, en fait l’acquisition et lui laisse son nom. Par alliance, l’hôtel passe ensuite à Thomas de Savoie, prince de Carignan, puis à son fils Emmanuel-Philibert et enfin à son petit-fils, Victor-Amédée.
La Halle aux blés
En 1720, la Bourse de Paris est établie dans des baraques construites sur le jardin de l’hôtel de Soissons. En 1748, la prévôté de Paris achète l’hôtel et le fait démolir. En 1760, la Halle au blé est édifiée à sa place par l’architecte Nicolas Le Camus de Mézières. Transformée au XIXe siècle en Bourse du Commerce, elle abrite depuis 2021 la fondation Pinault. La colonne astronomique est l’unique vestige subsistant de l’hôtel de Soissons.
Pour l’architecte Jean Bullant, voir également le palais des Tuileries.
Pour l’architecte Salomon de Brosse, voir également le palais du Luxembourg, l’église Saint-Gervais-Saint-Protais.
Source :
Godoÿ (Philippe), Guide du promeneur 1er arrondissement, Paris, Parigramme, 1999.
Adresse : rue de Viarmes
Métro : Louvre-Rivoli ou Les Halles
Arrondissement : 1er
Téléphone :