Le Palais-Royal

Le Conseil d’Etat

Le Palais-Cardinal

A la place de l’hôtel de Rambouillet, le cardinal de Richelieu fait construire entre 1625 et 1639 son palais à deux pas du palais du Louvre, résidence royale. L’architecte Jacques Lemercier élève une somptueuse demeure entre une cour sur rue, la cour de l’Horloge, et une seconde cour. Des arcades séparent cette seconde cour du jardin. L’hôtel est alors célèbre pour ses deux galeries : la Petite Galerie et la Galerie des Illustres. 25 portraits de personnages illustres peints par Philippe de Champaigne et Simon Vouet sont exposés dans la Galerie des Illustres. Un grand théâtre est construit dans l’aile Est (vers l’actuelle rue de Valois).

Le Palais-Royal : façade donnant sur les colonnes de Buren

Le Palais-Royal ou Palais-Orléans

A la mort de Richelieu en 1642, le Palais-Cardinal est légué à la couronne. Anne d’Autriche, Régente, s’y installe avec ses deux fils, le Dauphin (futur Louis XIV) et le duc d’Anjou (futur duc d’Orléans); le palais prend à cette époque le nom de Palais-Royal. En 1692, le palais est donné au duc d’Orléans, le frère de Louis XIV, appelé Monsieur. La galerie d’Enée est construite par Jules-Hardouin Mansart et décorée plus tard par Antoine Coypel. Pendant la minorité de Louis XV, le Régent Philippe d’Orléans s’ installe au Palais-Royal. Il y mène une vie à la fois brillante et légère. Son architecte, Gilles-Marie Oppenord (1672-1742), réaménage les appartements dans le style rocaille.

Le Palais-Royal vu du jardin

Une reconstruction à l’identique

Suite à un incendie survenu en 1763, le Palais-Royal est reconstruit à l’identique. L’architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux, architecte de la Ville, est chargé de reconstruire le grand théâtre appelé théâtre de l’Opéra. Il reconstruit également à l’identique les façades de la cour de l’Horloge. Le théâtre de l’Opéra est à nouveau détruit par un incendie en 1781 et ne sera pas reconstruit (il se situait à l’entrée de l’actuelle rue de Valois). Pierre Contant d’Ivry, architecte attitré du duc d’Orléans, est chargé de reconstruire la partie orientale des façades sur la deuxième cour. La partie occidentale sera reconstruite par Victor Louis (1786) et achevée par Pierre Fontaine en 1830. A l’extérieur, la galerie des Proues est le seul vestige subsistant du palais de Richelieu.

Le Palais-Royal : la galerie des Proues

De nouveaux aménagements intérieurs

Entre 1765 et 1768, Pierre Contant d’Ivry est chargé des aménagements intérieurs : le vestibule et l’escalier d’honneur en constituent les éléments les plus remarquables. L’escalier est surmonté d’une coupole accroissant l’impression de hauteur. Les murs sont peints en trompe-l’œil par Pierre-Antoine Demachy pour les perspectives et par Hugues Taraval pour les personnages. Le très beau pavillon donnant sur la rue de Valois est élevé en 1766.

L’escalier d’honneur du Palais-Royal (architecte Contant d’Ivry) ©Conseil d’Etat

Les galeries du Palais-Royal

En 1780, Louis-Philippe d’Orléans, duc de Chartres, et descendant direct du Régent, fait lotir le jardin par l’architecte Victor Louis pour des motifs spéculatifs. Trois galeries sont construites : la galerie de Valois, la galerie de Montpensier et la galerie de Beaujolais. Destinées à accueillir des commerces sous les arcades et des appartements locatifs aux étage, elles deviennent le centre d’attraction de la capitale. Par manque d’argent, la quatrième galerie fermant le jardin n’est pas construite « en dur » mais en bois; elle prend le nom de « galerie de bois ». Consultez notre article détaillé sur les « Galeries du Palais-Royal ».

Les galeries du Palais-Royal

Deux nouveaux théâtres

En 1784, l’architecte Victor Louis achève une petite salle de spectacle située à côté du péristyle de Joinville, au Nord de la galerie de Montpensier : d’abord appelé théâtre Beaujolais puis théâtre Montansier, c’est aujourd’hui le théâtre du Palais-Royal. En remplacement du théâtre de l’Opéra qui a brûlé en 1781, le même architecte est chargé de construire le théâtre français entre 1786 et 1790 : édifié à l’angle de la rue de Richelieu et de la rue Saint-Honoré, c’est aujourd’hui la Comédie Française.

 

Le Palais-Royal : pavillon rue de Valois

Le terreau de la Révolution française

Le Palais-Royal est le cadre de plusieurs épisodes célèbres de la Révolution française et l’activité révolutionnaire y sera intense. Camille Desmoulins y appelle notamment à la révolution le 12 juillet 1789 en haranguant la foule dans le jardin. Aujourd’hui, le Palais-Royal abrite le Conseil d’État, le Conseil constitutionnel et le siège du ministère de la Culture et de la Communication. Dans la cour donnant sur les jardins, une œuvre d’Art contemporain très controversée au moment de son installation y a pris place dans les années 1980 : les colonnes de Buren.

La coupole de l’escalier d’honneur du Palais-Royal (architecte Contant d’Ivry) ©Conseil d’Etat

Le Palais-Royal au XIXe siècle

Louis-Philippe d’Orléans est guillotiné en 1793 sous le nom de Philippe-Egalité. Son fils, le futur roi Louis-Philippe, récupère le palais en 1814 à l’avènement de la Restauration. L’architecte Pierre Fontaine le restaure et élève en 1829 la magnifique galerie d’Orléans en remplacement de la « galerie de Bois ». En 1831, le roi de France, Louis-Philippe d’Orléans quitte le Palais-Royal pour le Palais des Tuileries. C’est la fin des Orléans dans ce palais. La galerie d’Orléans disparaîtra en 1935 : à son emplacement a été édifiée une colonnade double séparant la deuxième cour du palais et le jardin.

Le Palais-Royal et ses galeries sont commentées au cours de la visite guidée des Passages Couverts .

La galerie d’Orléans (démolie)

Pour l’architecte Jacques Lemercier, voir également la chapelle de la Sorbonne, le palais du Louvre, le temple de l’Oratoire du Louvre, l’abbaye du Val-de-Grâce, le palais du Luxembourg.

Pour l’architecte Gilles-Marie Oppenord, voir également l’église Saint-Sulpice, la maison Oppenord.

Pour l’architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux, voir également l’église Saint-Eustache, le pavillon Carré de Baudouin, les hôtels Moreau-Desproux et Rouillé de l’Etang.

Pour l’architecte Pierre Contant d’Ivry, voir également l’abbaye de Pentemont, l’église de la Madeleine, l’hôtel d’Evreux.

Pour l’architecte Victor Louis, voir également la Comédie-Française, l’église sainte-Marguerite, le prieuré Notre-Dame de Bonsecours.

Pour l’architecte Pierre-François Fontaine, voir également l’arc de triomphe du Carrousel, la chapelle expiatoire, la chapelle royale Saint-Ferdinand, la rue de Rivoli, le Palais du Louvre, la maison Debauve et Gallaisle château de la Malmaison.

Source :
Guide du Patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.

Adresse : place du Palais-Royal

Métro : Palais-Royal

Arrondissement : 1er

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