L’église Saint-Sulpice
Plusieurs architectes successifs
A la place d’une modeste église gothique, la construction d’une nouvelle église Saint-Sulpice commence en 1646. Commandés à Christophe Gamard, les plans exécutés sont finalement ceux de l’architecte Daniel Gittard. En 1678 la chapelle de la Vierge, le déambulatoire et les chapelles rayonnantes, le bras nord du transept sont achevés. Faute d’argent, les travaux s’interrompent pendant quarante ans. Le curé Jean-Baptiste Languet de Gergy relance le chantier en 1719. Le nouvel architecte choisi, Gilles-Marie Oppenord, va construire le bras sud du transept, la nef et les chapelles de la Communion et de l’Assomption.
Une façade dessinée par l’architecte Servandoni
En 1726-1732, le concours pour l’élévation de la façade principale est remporté par l’architecte italien Giovanni Servandoni (1695-1766). Celui-ci prévoit d’inscrire la façade de l’église dans une place semi-circulaire. Mais ce projet d’une nouvelle place Saint-Sulpice ne sera pas exécuté, seul l’immeuble du n°6 de la place étant construit en 1752. Servandoni meurt en 1766 sans avoir achevé le fronton et les deux clochers. Le grand fronton et la tour nord sont construits par Oudot de Maclaurin. De 1777 à 1780, l’architecte Jean-François Chalgrin achève la tour nord et remplace le fronton qui a été foudroyé par une balustrade.
Une façade masquée par le Séminaire de Saint-Sulpice
Jusqu’en 1800, le bâtiment abritant le Séminaire de Saint-Sulpice subsiste devant l’église et masque quasiment sa façade. Démoli sur ordre de Napoléon en 1800, il est remplacé par une place où trône la fontaine de la Paix. En 1847, cette fontaine est remplacée par l’actuelle fontaine des Quatre Evêques réalisée par l’architecte Louis Visconti. Quant au Séminaire, il est reconstruit au sud de la place.
Des décors intérieurs remarquables
A l’intérieur de l’église, la longue nef impressionne par sa verticalité et par la lumière abondante qui y pénètre. Conforme au style classique, l’édifice est sobre, rythmé par de hautes arcades scandées de pilastres corinthiens. Plusieurs décors intérieurs sont remarquables : la chapelle de la Vierge et la chaire sont l’œuvre de l’architecte Charles de Wailly; les peintures de la chapelle des Saints-Anges sont exécutées par Eugène Delacroix.
Le gnomon de Saint-Sulpice
L’église recèle un étrange objet : une réglette en laiton scellée dans le dallage et prolongée par une obélisque de marbre… Il s’agit en fait d’un gnomon (ou méridienne) installé au XVIIIe siècle par les astronomes de l’Observatoire de Paris. Cet instrument scientifique sert à déterminer avec précision la position du soleil. Il permet au curé de connaître la date des équinoxes de printemps (et donc de fixer la date exacte de Pâques, fête de la Résurrection du Christ) et d’automne, et des solstices d’été et d’hiver.
Horaires d’ouverture : l’église est ouvert tous les jours.
Pour l’architecte Daniel Gittard, voir également la chapelle du noviciat de l’Oratoire, l’hôtel de La Meilleraye, l’hôtel Lully, l’église Saint-Jacques du Haut Pas, l’hôtel de Cavoye, la maison Gittard.
Pour l’architecte Gilles-Marie Oppenord, voir également le Palais-Royal et la maison Oppenord.
Pour l’architecte Jean-François Chalgrin, voir également l’Arc de Triomphe de l’Etoile, la chapelle de la congrégation du Saint-Esprit, le Collège de France, l’hôtel de Saint-Florentin, l’église Saint-Philippe du Roule, l’hôtel de Luzy, l’hôtel Cromot du Bourg.
Pour l’architecte Charles de Wailly, voir également l’hôtel de la chancellerie d’Orléans, la basilique Saint-Denis, le théâtre de l’Odéon.
Sources :
Leborgne (Dominique), Saint-Germain des Prés et son faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Guide du Patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : Place Saint-Sulpice
Métro : Saint-Sulpice
Arrondissement : 6e
Téléphone :