Les Galeries Lafayette
Un emplacement stratégique
A l’origine, un magasin de frivolités est ouvert en 1895 au n° 1 de la rue Lafayette par Théophile Bader et Alphonse Kahn. En 1906-1907, l’architecte Georges Chédanne édifie le magasin actuel à l’angle du boulevard Haussmann et de la rue de la Chaussée d’Antin. Le bâtiment est constitué d’une ossature métallique recouverte de pierre. En 1910-1912, l’architecte Ferdinand Chanut prolonge le bâtiment vers la rue de Mogador. Il est également l’auteur des curieuses travées visibles aux n° 19-23 de la rue de la Chaussée d’Antin dont le décor est « mi-indou, mi-arabe » comme l’écrit un journaliste de l’époque. Recouvertes de pierre rose, ces travées sont décorées de ciselures. Plus loin, les façades des n°25-29 de la rue de la Chaussée d’Antin sont réalisées en 1932-1936 par l’architecte Pierre Patout dans le style Art déco : des panneaux de marbre blanc alternent avec des colonnes cannelées en verre issues des ateliers de Lalique. Privées de leurs bow-windows, ces façades ont perdu beaucoup de leur caractère.
Une magnifique coupole Art nouveau
A l’intérieur, l’éblouissant escalier Art nouveau créé par Louis Majorelle a été démonté en 1974 pour gagner de l’espace mais il a déjà été question de le restituer. Le grand hall éblouit toujours avec sa grande coupole Art nouveau haute de 33 mètres. Décorée de motifs floraux, elle est constituée de 10 faisceaux de vitraux peints. Le hall est encerclé de passerelles courant sous des arcades blanc et or parsemées de fleurs.
Des vitrines comme des scènes de théâtre
Les Galeries Lafayette sont surtout remarquables par leurs luxueuses vitrines encadrées de granit foncé festonné d’or sur un soubassement de marbre rouge. Ce décor extérieur a été créé en 1925 par Ferdinand Chanut . Les vitrines sont conçues comme de petites scènes de théâtre dont les trottoirs seraient la salle; le succès sera considérable. Chaque année au moment des Fêtes de fin d’année, le spectacle des vitrines où s’agitent des personnages articulés émerveille les enfants et participent largement à la féérie du magasin.
Un atterrissage rocambolesque
Le 19 janvier 1919, le pilote Jules Védrine réussit l’exploit de poser son avion, un Caudron G3, sur la terrasse des Galeries Lafayette. Il remporte ainsi la somme de 25.000 francs offerte par le magasin qui profite ainsi d’une publicité à bon compte. Le rooftop des Galeries Lafayette réserve l’une des plus belles vues que l’on puisse avoir sur les toits de Paris. Installé sur cette terrasse, le restaurant Créatures est une halte incontournable. En 1969, un deuxième magasin est construit sur le boulevard Haussmann pour accueillir la mode Homme.
Pour l’architecte Georges Chédanne, voir également l’immeuble industriel 124 rue Réaumur, l’hôtel Elysées-Palace, l’hôtel Mercedes.
Pour l’architecte Pierre Patout, voir également la maison aux statues, l’immeuble le Paquebot, les logements rue du docteur Blanche, l’hôtel Mercedes, les logements rue Cathulle-Mendès.
Sources :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 38-46 boulevard Haussmann
Métro : Chaussée d’Antin-La Fayette
Arrondissement : 9e
Téléphone :