La place de la Concorde
La Place Louis XV
La création de la place Louis XV
En 1748, la Ville de Paris propose d’ériger une statue équestre du roi Louis XV. Le lieu retenu est une esplanade vide située à l’extrémité Ouest du jardin des Tuileries. Commencée par Edme Bouchardon et achevée par Jean-Baptiste Pigalle, la statue du roi est inaugurée le 20 juin 1763. En 1753, un concours est lancé pour l’aménagement de la place. Le lauréat est Ange-Jacques Gabriel (1698-1782). L’architecte propose une place ouverte sur trois côtés : au sud vers la Seine, à l’ouest vers l’avenue des Champs-Elysées et à l’est vers le jardin des Tuileries. Seul le côté nord est fermé par deux bâtiments jumeaux.
Des façades inspirées de la colonnade du Louvre
Pour ce projet, Ange-Jacques Gabriel semble s’être inspiré de la colonnade du Louvre élevée par Claude Perrault. Les deux édifices jumeaux se composent d’arcades surmontées d’une colonnade monumentale encadrées par des pavillons surmontés de frontons : on y reconnaît les allégories de l’Agriculture, du Commerce, de la Magnificence et de la Félicité publique. Les façades sont achevées en 1775. Largement imprégné du classicisme né sous Louis XIV, ce style architectural très décoratif sera plutôt mal reçu par l’opinion à une époque où le néoclassicisme remporte déjà un franc succès. Le bâtiment de gauche est composé de quatre lots : les hôtels de Coislin, Moreau-Desproux, Rouillé de l’Estang et d’Aumont. Le bâtiment de droite est affecté au Garde-Meuble de la couronne : au moment de la Révolution française, il devient le siège du ministère de la Marine et prend le nom d’hôtel de la Marine.
Les événements tragiques de la Révolution
Sous la Révolution, la place est le cadre d’événements tragiques. Le 11 août 1792, la statue de Louis XV est renversée puis fondue. La place est rebaptisée place de la Révolution. La guillotine y est installée à plusieurs reprises, notamment entre mai 1793 et juin 1794. Louis XVI, Marie-Antoinette, le duc d’Orléans, Charlotte Corday, Robespierre, Danton, Malesherbes, Lavoisier y sont guillotinés. A la fin de la Terreur, la place prend son nom actuel de place de la Concorde. En 1795, un célèbre groupe sculpté, les chevaux de Marly, du sculpteur Guillaume Coustou, est placé à l’entrée des Champs-Elysées.
Des embellissements successifs
En 1831, le vice-roi d’Egypte, Méhémet-Ali, offre à la France deux obélisques provenant du temple de Louxor à Thèbes. Une seule est érigée au centre de la place de la Concorde, l’autre restant finalement en Egypte. Entre 1836 et 1846, l’architecte Jacques-Ignace Hittorff est chargé de réaménager la place. De part et d’autre de l’obélisque, il place deux grandes fontaines en fonte de fer baptisées la Fontaine des Mers et la Fontaine des Fleuves. Il fait également ceinturer la place de candélabres et de colonnes rostrales. Enfin huit statues allégoriques sont érigées autour de la place : elles représentent huit grandes villes de France.
Pour l’architecte Ange-Jacques Gabriel, voir également l’Ecole Militaire, l’hôtel de la Marine, les hôtels de Coislin, Moreau-Desproux, Rouillé et d’Aumont, le domaine de Trianon, le château de Versailles.
Pour l’architecte Jacques-Ignace Hittorff, voir également le pavillon de Jacques-Ignace Hittorff, l’église Saint-Vincent de Paul, les hôtels des Maréchaux, le cirque d’Hiver, la fondation Eugène Napoléon, la gare du Nord, la mairie du 1er arrondissement.
Sources :
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : Place de la Concorde
Métro : Place de la Concorde
Arrondissement : 8e
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