L’hôtel de Soubise
Les Archives Nationales
L’hôtel de Clisson puis hôtel de Guise
Une première résidence est construite vers 1380 pour Olivier de Clisson, Connétable de France. Il en subsiste la porte fortifiée avec ses tourelles donnant sur la rue des Archives. En 1553, l’hôtel est acquis par François de Lorraine, duc de Guise. Puissante famille catholique, les Guise font reconstruire leur demeure par l’architecte Gabriel Soulignac. Donnant sur la cour de Clisson, la chapelle, reconnaissable à ses fenêtres en plein cintre, a subsisté. Le tristement célèbre Henri de Guise (1550-1588), dit le Balafré, est sans doute à l’origine de l’assassinat de l’amiral Gaspard de Coligny le 24 août 1572 et participe à la préparation du massacre de la Saint-Barthélémy.
L’hôtel de Soubise
En 1700, l’hôtel de Guise est vendu à François de Rohan, fondateur de la branche des princes de Soubise. En 1705, un jeune architecte, Pierre-Alexis Delamair, est chargé de moderniser la demeure. Il a l’idée originale de changer l’orientation de l’hôtel (à l’origine est-ouest et devenant nord-sud). Au lieu de détruire l’édifice précédent, il plaque une nouvelle façade classique sur l’ancienne. Il fait également aménager la majestueuse cour d’honneur entourée d’un péristyle de colonnes doubles composites.
Un chef d’œuvre du style rocaille
A partir de 1732, le fils de François de Rohan, Hercule Mériadec de Rohan-Soubise, et son épouse, Marie-Sophie de Courcillon, font réaménager les appartements par l’architecte Germain Boffrand. Un pavillon octogonal contenant deux salons superposés (celui du prince et celui de la princesse) est ajouté. Les appartements du prince et de la princesse sont alors habillés d’éblouissantes boiseries rocaille, peut-être réalisées par le grand ornemaniste Jacques Verbeckt. Les plus grands peintres de l’époque exécutent alors les décors peints : François Boucher, Carle van Loo, Jean Restout, Pierre-Charles Trémolières et Charles-Joseph Natoire. Ces décors rocaille sont considérés parmi les plus beaux conservés en France.
Les Archives Nationales
A la Révolution, la demeure est confisquée alors que les Rohan ont émigré à l’étranger. En 1808, l’hôtel de Soubise et son voisin, l’hôtel de Rohan, sont acquis par l’Etat. Le premier est affecté par Napoléon 1er aux archives impériales, le second à l’imprimerie impériale.
Le musée des Archives Nationales
Face à l’accroissement des fonds, les Archives nationales sont agrandies au XIXe siècle par l’architecte H. Janniard de 1856 à 1863. En 1867, l’Empereur Napoléon III décide d’y ouvrir un musée consacré aux documents d’archives de première importance. Appelé musée de l’Histoire de France de 1939 à 2006, ce musée s’appelle aujourd’hui le musée des Archives Nationales. Outre les collections, le musée permet encore aujourd’hui de visiter les magnifiques appartements du XVIIIe siècle. En 1988, un bâtiment contemporain est inauguré rue des Quatre-Fils : le Caran (Centre d’accueil et de recherche des Archives nationales) est destiné à la consultation des archives du site de Paris.
L’hôtel de Soubise est commenté au cours de la visite guidée du Marais.
Horaires d’ouverture : le musée des Archives nationales est ouvert du lundi au vendredi de 10h00 à 17h30, le samedi et le dimanche de 14h00 à 17h30. Fermé le mardi et les jours fériés.
Tarifs :
. L’entrée des collections permanentes est gratuite.
. Les expositions temporaires sont payantes : plein tarif 8€, tarif réduit 5€.
Plusieurs sites pour les Archives Nationales
Trop à l’étroit sur leur site historique, les Archives Nationales disposent aujourd’hui de trois sites :
– à Pierrefitte-sur-Seine, dans un bâtiment contemporain de l’architecte italien Massimiliano Fuksas. Il regroupe les archives postérieures à la Révolution.
– à Fontainebleau dans un bâtiment de Claude Aureau. Il regroupe les archives postérieures à 1958.
– L’hôtel de Soubise et ses extensions. Ici sont conservées les archives antérieures à la Révolution, les minutes des notaires de Paris et une partie de la bibliothèque historique.
Pour l’architecte Gabriel Soulignac, voir également l’hôtel Passart.
Pour l’architecte Alexis Delamair, voir également l’hôtel de Rohan, l’hôtel de Besenval.
Pour l’architecte Germain Boffrand,voir également l’hôtel Le Brun, l’hôtel de Seignelay, l’hôtel Amelot de Gournay, l’hôtel de Beauharnais, l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans, l’hôtel de Villars, les trésors cachés du Petit Luxembourg, l’église Saint-Merri.
Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : rue des Francs-Bourgeois
Métro : Hôtel de Ville
Arrondissement : 3e
Téléphone :