La basilique Saint-Denis

 

Le cimetière où repose Saint-Denis

L’église de l’abbaye royale de Saint-Denis est élevée à l’emplacement d’un cimetière gallo-romain où Saint-Denis, martyrisé vers 250 (voir l’église Saint-Denys de la chapelle), est enterré. Une première chapelle y est attestée entre 450 et 475. Dès l’époque mérovingienne, une communauté religieuse y adopte la vie monastique. L’église de cette abbaye est alors qualifiée de « basilique ».

Le premier édifice de style gothique au monde

Abbé de Saint-Denis de 1122 à 1151, l’abbé Suger est à l’origine de l’édifice actuel. Conseiller du roi Louis VI puis de son fils Louis VII, il souhaite reconstruire la vieille église carolingienne pour mettre en valeur les reliques de Saint-Denis. Son projet va s’avérer capital dans l’évolution de l’architecture : la basilique Saint-Denis est généralement considérée comme le premier exemple d’art gothique au monde.

Gothique primitif et gothique rayonnant

Réalisé entre 1122 et 1140, le massif occidental (la façade) est doté d’une rose et de trois portails tandis que les deux tours sont élevées plus tard dans la seconde moitié de ce siècle. Cette façade, ainsi que le chevet (1122-1140), constituent un manifeste du gothique naissant où la lumière est magnifiée à travers les vitraux. L’invention de la croisée d’ogives révolutionne la conception des voûtes. La nef et le transept sont plus tardifs et sont exécutés entre 1230 et 1280. L’art gothique est alors à son apogée ; il est entré dans sa période dite « rayonnante ».

La reconstruction de la flèche

Frappée par la foudre en 1837, la flèche haute de 90 mètres affaiblie la tour Nord. Puis suite à des vents violent, la tour se lézarde. En 1846, la flèche est déposée puis à son tour la tour Nord en 1847, travaux dirigés par Viollet-le-Duc. Un projet de démolition complète de la façade au profit d’une façade à deux flèches symétriques ne verra finalement pas le jour. Prévus pour durer onze ans, les travaux de reconstruction de la flèche à l’identique ont démarré en 2025. Evalués à un coût de 28 millions d’euros, ils sont exclusivement financés par les visites payantes et le mécénat.

Les bâtiments abbatiaux

Les bâtiments abbatiaux qui accompagnent la basilique sont reconstruits entre 1696 et 1711 sous l’impulsion de Dom Arnoult de Loo. Dessinés par l’architecte Robert de Cotte dans le style classique français, ils forment un grand quadrilatère entourant le cloître, prolongé au Sud par deux ailes en retour. Ils sont un très bel exemple d’architecture classique du début du XVIIIe siècle appliqué à des bâtiments religieux. La composition est achevée après 1774 par le portail en arc de triomphe et la cour d’honneur en forme d’hémicycle dessinés par l’architecte Charles de Wailly. Napoléon 1^er transforme le lieu en maison d’éducation des filles de la légion d’Honneur, offrant ainsi une instruction aux jeunes filles orphelines. Le cloître, la chapelle et le parc se visitent.

La nécropole des rois de France

La cathédrale Saint-Denis offre également un vaste panorama de l’art funéraire des XIIe au XIXe siècle avec les tombes de nombreux souverains français, de Dagobert 1^er jusqu’à Louis XVIII. La nécropole royale de Saint-Denis se visite.

Pour l’architecte Robert de Cotte, voir également la Bibliothèque Nationale de France, le collège Paul Claudel d’Hust, l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel d’Estrées, l’hôtel de Nevers, l’hôpital des Quinze-Vingt, la cathédrale Saint-Vladimir, l’hôtel de Jaucourt, le domaine de Trianon, le château de Versailles, la Galerie dorée de la Banque de France, l’église Saint-Roch.

Pour l’architecte Charles de Wailly, voir également le théâtre de l’Odéon, l’hôtel de la chancellerie d’Orléans, l’église Saint-Sulpice.