L’hôtel de l’Averdy
L’origine de l’hôtel de l’Averdy
Cet hôtel particulier est à l’origine une dépendance de l’hôtel de Guénégaud, construit en 1648-1652 par l’architecte François Mansart pour Henri du Plessis-Guénégaud (1609-1676). Marquis de La Garnache, il occupe la fonction de secrétaire d’Etat à la Maison du roi. En 1669, l’aristocrate confie à Jules-Hardouin Mansart (petit-neveu de François Mansart) l’édification d’un petit hôtel particulier à l’arrière de la parcelle, accessible par l’actuelle impasse de Conti. Mais dès 1670, la famille Guénégaud est contrainte de vendre ses deux magnifiques hôtels, entraînée dans une ruine politique et une faillite financière par la disgrâce de Nicolas Fouquet. Ils sont tous deux achetés par la nièce du cardinal Mazarin, la princesse de Conti. Acquis en 1751 par la Ville de Paris, ils servent d’abord au Garde-Meuble de la Couronne. En 1768, l’hôtel de Guénégaud est démoli dans le but d’édifier à la place l’hôtel de la Monnaie. Le petit hôtel de Guénégaud connait alors un sort meilleur : le roi Louis XV l’offre à son contrôleur général des Finances, François de l’Averdy (1724-1793). Annexé en 1795 à l’hôtel de la Monnaie, l’hôtel a conservé son nom.
Une œuvre de jeunesse
L’hôtel de l’Averdy est la première œuvre connue de l’architecte Jules-Hardouin Mansart (1646-1708). Alors jeune architecte, il deviendra surintendant des Bâtiments du roi louis XIV en 1685 et laissera à Paris des œuvres majeures : la place Vendôme, la place des Victoires, une partie de l’hôtel des Invalides. Situé entre cour et jardin, l’édifice s’ouvre sur l’impasse Conti tandis qu’à l’arrière son jardin s’étend vers la rue Guénégaud. Côté cour, le logis ne comporte que quatre travées et est encadré d’ailes en retour. Côté jardin, la façade présente de charmantes proportions : large de 7 travées, elle est centrée sur un avant-corps coiffé d’un fronton triangulaire. Ce fronton sculpté, autrefois armorié en son centre, est aujourd’hui percé d’un oculus.
Le projet Métal’morphose
Soyons francs, l’édifice ne se présente pas actuellement sur son meilleur jour. Englobé dans l’hôtel de la Monnaie, il fut petit à petit annexé aux ateliers de la manufacture. Sa façade sur le jardin a été en partie dénaturée et le jardin lui-même fut recouvert par des hangars ! Les décors intérieurs furent démontés. Seul l’ancien boudoir de Madame de l’Averdy, marquise de Gambais, a été remonté dans l’un des salons de l’hôtel de la Monnaie. Engagée en 2014, la rénovation de l’hôtel de la Monnaie, baptisée Métal’morphose, a permis de restituer l’espace de l’ancien jardin de l’hôtel de l’Averdy, aujourd’hui accessible aux visiteurs. La restitution 3D réalisée par Franck Devedjian et Hervé Grégoire permet d’ailleurs d’apprécier l’élégance et la grâce de la façade donnant sur le jardin. Le projet architectural incluait la rénovation de l’hôtel et la création d’un « jardin aquatique » à la place du jardin. En 2022, les travaux n’ont toujours pas été engagés.
Pour l’architecte Jules-Hardouin Mansart, voir également le Pont Royal, la place des Victoires, la place Vendôme, l’hôtel des Invalides, l’église Saint-Roch, l’hôtel Mansart de Sagonne, l’hôtel de Chaulnes, le domaine de Trianon, le château de Versailles, le château de Meudon, le domaine de Marly-le-Roi, la galerie des Carrosses.
Sources :
Hillairet (Jacques), Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Editions de Minuit, réédition de 1997.
Leborgne (Dominique), Saint-Germain-des-Prés et son faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Adresse : Impasse de Conti
Métro : Saint-Germain-des-Prés
Arrondissement : 6e
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