Les trésors cachés
du Petit Luxembourg
L’hôtel du Petit Luxembourg
Commencé au milieu du XVIe siècle, cet hôtel situé à l’orée de la ville est acquis en 1570 par François de Luxembourg, duc de Piney, qui va lui laisser son nom. En 1612, la Régente, la reine Marie de Médicis, en fait l’acquisition. Elle fait édifier à côté un vaste palais, le palais du Luxembourg. Donné au cardinal de Richelieu de 1627, le Petit Luxembourg revient ensuite à la nièce du cardinal, la duchesse d’Aiguillon. Par héritage, il devient ensuite la propriété du Grand Condé, l’un des principaux meneurs de la Fronde, puis de son fils et sa belle-fille, Henri-Jules de Bourbon-Condé et Anne de Bavière. En 1825, l’Etat français en fait l’acquisition : l’hôtel devient la résidence du président du Sénat. Aujourd’hui, l’aile droite abrite la résidence du président du Sénat et ses bureaux. L’aile gauche, dite « salons Boffrand », abrite des salles de restaurant et des salons.
Un majestueux escalier d’honneur
Entre 1709 et 1716, la princesse palatine Anne de Bavière, veuve d’Henri-Jules de Bourbon-Condé, confie à l’architecte Germain Boffrand des travaux pour remanier les distributions et moderniser les appartements. A cette occasion, Boffrand fait construire un nouvel escalier à l’emplacement de l’ancienne cour. Cet escalier sera considéré comme l’un des plus beaux de son époque.
L’ouvrage est grandiose : l’escalier en pierre est composé de 31 marches; il est doté d’une magnifique rampe constituée d’entrelacs en pierre de Saint-Leu. Ces entrelacs se répètent également en bas des arcades du 1er étage où prennent place des glaces reflétant le plafond. Le plafond voussuré est remarquable : il est orné d’une calotte ovale dans laquelle prend place une peinture allégorique du peintre Hippolyte Berteaux réalisée en 1894. Les quatre angles sont décorés de cartouches entourés d’anges ailés : les armes des Bourbon-Condé, bûchées à la Révolution, y étaient représentées.
Le couvent des Filles de Notre-Dame du Calvaire
A côté du Petit Luxembourg, la reine Marie de Médicis avait fondé en 1622 le couvent de la congrégation bénédictine des Filles de Notre-Dame du Calvaire. En 1840, l’architecte Alphonse de Gisors démolit les bâtiments du couvent à l’exception du cloître et de la chapelle privée de la reine. La chapelle du couvent est détruite, mais sa façade (arrangée) est remontée au fond de la cour du n°17bis rue de Vaugirard, à l’emplacement de la nef de l’ancienne chapelle (cette façade est parfaitement visible de la rue).
Un cloître transformé en serre chaude
En 1875, le cloître est couvert d’une verrière : il est chauffé et sert de jardin d’hiver. Cet étonnant jardin, réservé à l’usage du président du Sénat et ses invités, abrite aujourd’hui des orchidées et des plantes tropicales.
La chapelle de la Reine
Second vestige du couvent, la chapelle privée de la Reine communiquait à l’origine avec la chapelle du couvent. Miraculeusement préservée, elle a été redécorée par Alphonse de Gisors dans un style néo-baroque.
Pour l’architecte Germain Boffrand, voir également l’hôtel Le Brun, l’hôtel de Soubise, l’hôtel de Seignelay, l’hôtel Amelot de Gournay, l’hôtel de Beauharnais, l’hôtel de la Chancellerie d’Orléans, l’hôtel de Villars, l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, l’église Saint-Merri.
Sources :
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Le Sénat
Adresse : 29 rue de Vaugirard
Métro : Saint-Sulpice
Arrondissement : 6e
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