L’hôtel Castanier
Crédit Foncier de France

Accueil|Articles|Patrimoine ancien|L’hôtel Castanier
Crédit Foncier de France
Autoportrait devant le portrait de François Castanier (1674-1759), par Hyacinthe Rigaud

Autoportrait du peintre Hyacinthe Rigaud peignant le portrait de François Castanier

Le plus riche coquin de France

Avec l’édification à partir de 1699 des somptueux hôtels particuliers de la place Louis Le Grand (actuelle place Vendôme), ce quartier devient à la mode. Les nouvelles élites fraîchement enrichies (financiers, fermiers-généraux, traitants) n’hésitent pas à dépenser des fortunes pour s’y installer. François Castanier d’Auriac (1674-1759) est de ceux-là. Originaire de Carcassonne, il fonde d’abord une banque à Paris. Brillant homme d’affaire, il devient Co-directeur de la Compagnie des Indes. Accumulant une fortune considérable, on le surnomme « le plus riche coquin de France ». Flairant le danger, il échappe même à la faillite de Law. A sa mort, sa fortune est estimée à 43 milliards de livres. Le visage de François Castanier nous est connu grâce à un autoportrait du peintre Hyacinthe Rigaud en train de peindre son portrait. Ce portrait avait été commandé par François Castanier à l’illustre portraitiste pour décorer un dessus-de-porte de son hôtel parisien. Il se trouve aujourd’hui au musée Hyacinthe Rigaud de Perpignan.

L’hôtel Castanier : le logis en fond de cour

Un hôtel de style rocaille

En 1726, François Castanier confie à l’architecte Michel Tannevot la construction d’un vaste hôtel particulier dans la rue des Capucines. L’hôtel se signale sur la rue par un portail rocaille en plein cintre sommé par un mascaron de tête d’homme. Des consoles doubles richement sculptées soutiennent la corniche. Dans la cour, deux ailes latérales encadrent le logis en fond de cour qui donne à l’arrière sur un jardin. Au rez-de-chaussée, les trois façades présentent la même modénature : elles sont rythmées au rez-de-chaussée par des arcades en plein cintre encadrées de pilastres ioniques dans lesquelles prennent place de hautes fenêtres. Une agrafe mouvementée de style rocaille est présente à la clef des arcades. Cette ordonnance n’est pas nouvelle : elle rappelle celle de plusieurs hôtels bâtis au XVIIe siècle comme l’hôtel le Peletier de Saint-Fargeau ou l’hôtel de Saint-Aignan. La façade est centrée sur un étroit avant-corps d’une seule travée placé en léger ressaut. Appareillé à refends aux extrémités, cet avant-corps est surmonté d’un fronton triangulaire brisé reposant sur des consoles doubles sculptées et décoré d’une allégorie.

L’hôtel Castanier : l’aile sur la gauche

Le siège du Crédit Foncier de France

Avec l’aval de Napoléon III, le Crédit Foncier de France est créé en 1852 par deux polonais exilé à Paris, Xavier Branicki et Louis Wolowski. L’établissement a pour but de financer les projets immobiliers en France en proposant du crédit hypothécaire. Il deviendra un partenaire privilégié de l’Etat, aidant notamment à financer les gigantesques travaux d’Haussmann dans Paris. L’établissement installe son siège dans deux hôtels particuliers mitoyens de la rue des Capucines : l’hôtel Castanier en 1854 et l’hôtel des Vieux en 1858. L’ensemble historique du Crédit Foncier de France a été entièrement rénové à partir de 2009 puis vendu à l’émir du Quatar pour 250 millions d’euros : cet ensemble immobilier comprend l’hôtel d’Evreux, l’hôtel Castanier, l’hôtel des Vieux et le pavillon Cambon. L’hôtel Castanier abrite toujours le siège du Crédit Foncier de France.

L’hôtel Castanier : l’aile sur la droite

Pour l’architecte Michel Tannevot, voir également l’hôtel de Boullogne, l’hôtel Tannevot, l’hôtel des Vieux, l’hôtel Thiroux de Lailly, l’hôtel de Rohan-Montbazon.

L’hôtel Castanier

Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
www.culture.gouv.fr

Adresse : 17-19 rue des Capucines

Métro : Opéra

Arrondissement : 1er

Téléphone :