L’hôtel Bony

L’hôtel Bony : façade sur la cour

René Bony, un riche spéculateur

René Bony est un entrepreneur et un spéculateur très actif dans ce quartier. Il commande en 1826 à l’architecte Jules de Joly une demeure à la hauteur de la fortune qu’il a acquise. Joly réalise ici l’une des plus belles demeures parisiennes construites sous la Restauration. L’accès à l’hôtel se fait à l’origine par une allée située au n° 13 rue Bleue, celui-ci étant placé en cour d’îlot.

L’hôtel Bony : la façade sur le jardin – Celui-ci a été décaissé, les escaliers en béton sont récents

Un pavillon néo-palladien

L’hôtel se présente comme un pavillon isolé d’inspiration palladienne. Côté cour, la façade est marquée par un avant-corps central composé d’un triplet de baies en plein cintre. Les ordres classiques y sont superposés : colonnes doriques au rez-de-chaussée et colonnes ioniques à l’étage. Elles se prolongent au niveau de l’étage attique (ajouté ultérieurement) par des pilastres. La façade sur le jardin est la plus élégante : elle est centrée sur un portique reposant sur quatre colonnes corinthiennes. Au-dessus, l’entablement est orné d’une frise de palmettes. A l’étage, le triplet de baies en plein cintre est encadré de pilastres corinthiens. En revanche, le soubassement à refends et les escaliers (en béton!) sont une pure invention du XXe siècle : de ce côté le jardin a été décaissé dans les années 1980. A l’origine, le rez-de-chaussée était de plein pied avec le jardin.

 

L’hôtel Bony : le grand salon décoré dans le style pompéien              ©Architecture Studio

 

De superbes décors à l’antique

A l’intérieur, quelques décors de premier ordre ont survécu au temps. Habillé de faux marbre peint en trompe-l’œil, le vestibule est soutenu par des colonnes ioniques; il mène à l’escalier tournant. Au rez-de-chaussée, le grand salon conserve  un remarquable décor de style pompéien où l’on reconnaît des angelots, des pégases et des attributs néoclassiques. Bony fit également construire sur la parcelle trois immeubles de rapport toujours existants. En 1853, le nouveau propriétaire, le banquier Don José de Uribarren, a fait bâtir au fond du jardin deux bâtiments donnant sur la rue de Trévise : l’entrée de l’hôtel particulier donne désormais sur cette rue.

L’hôtel Bony : le vestibule

Un cadre prestigieux pour des bureaux

En 1994, l’hôtel Bony est entièrement réhabilité et modernisé par l’agence Architecture Studio tout en valorisant ses décors anciens pour accueillir des bureaux. En 2023, c’est au tour de l’agence d’architecture Calq de restructurer l’hôtel particulier (classé MH en 1976) et les deux immeubles situés sur la parcelle en un ensemble tertiaire haut de gamme.

L’hôtel Bony

Pour l’architecte Jules de Joly, voir également l’hôtel de Lassay, l’Assemblée nationale, l’immeuble administratif rue d’Aboukir.

Pour l’agence Architecture Studio, voir également l’Institut du Monde Arabe, la résidence universitaire de la porte de Clignancourt, l’église Notre-Dame de l’arche d’alliance, le Dojo de Paris, l’immeuble de logements Stimuli, l’école Novancia, le bureau de Poste et le centre de tri postal boulevard de la Chapelle, Maison de retraite rue de l’Orillon.

Pour l’agence d’architecture Calq, voir également Morland Mixité Capitale.

L’allée cavalière menant à l’hôtel Bony

Source :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.

Adresse : 32 rue de Trévise

Métro : Cadet

Arrondissement : 9e

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