La chapelle Sainte-Ursule
de la Sorbonne
Le collège de Sorbonne
Fondé au XIIIe siècle, le collège de Sorbonne est l’un des plus anciens de l’Université de Paris. Financée par le cardinal de Richelieu (1585-1642), son proviseur, la reconstruction du collège est conduite par l’architecte Jacques Lemercier (1585-1654)
à partir de 1626.
Un plan original
Construite entre 1634 et 1642, la chapelle Saint-Ursule va incarner la puissance du cardinal, principal ministre de Louis XIII, par sa magnificence. L’édifice est un mélange de traditions françaises et italiennes. Contrairement au plan basilical traditionnel en forme de croix latine, le plan de la chapelle (dessiné par Lemercier) intègre des éléments du plan centré d’inspiration italienne : ainsi la symétrie est parfaite entre la nef et le chœur, tous deux de même longueur. De même pour les quatre chapelles qui les encadrent. La croisée du transept est surmontée d’une coupole sur tambour : à l’extérieur, le dôme est parfaitement centré sur les deux façades. Il est lui aussi un élément d’inspiration italienne (les églises françaises étant traditionnellement dotées d’une ou deux tours-clocher).
Deux façades très différentes
Axée sur la place de la Sorbonne, la façade ouest donnant sur la ville reprend une composition française fréquente. Deux ordres d’architecture sont superposés : des colonnes corinthiennes au rez-de-chaussée, des pilastres composites à l’étage. Ces deux niveaux sont couronnés d’un fronton triangulaire. Quatre statues prennent place dans les niches décoratives : Saint-Thomas d’Aquin et Pierre Lombard en haut, Gerson et Bossuet en bas. Donnant sur la cour du collège, la façade nord est précédée d’un portique corinthien (librement inspiré du célèbre Panthéon de Rome) surmonté d’un entablement et d’un grand fronton.
Le tombeau de Richelieu
A l’intérieur, l’architecture est volontairement dépouillée, agrémentée de pilastres. Les pendentifs de la coupole sont ornés de médaillons réalisés par Philippe de Champaigne et représentant les quatre évangélistes. Exécuté après la mort du cardinal par le grand sculpteur François Girardon (1628-1715), l’admirable tombeau de Richelieu est achevé en 1694 : sur une vasque de marbre blanc repose le corps du cardinal soutenu par la figure de la religion.
Une réouverture de la chapelle à l’horizon 2030
Achevés en 2008, les nécessaires travaux de rénovation des façades et des toitures ont été menés par le Ville de Paris. Mais dans l’attente d’un mécénat pour rénover l’intérieur, la chapelle Sainte-Ursule reste fermée au public pendant 25 ans (sauf parfois au moment des Journées Européennes du Patrimoine). En 2025, le World Monuments Fund (WMF), mécène international pour la protection du patrimoine, apporte son soutien pour financer les restaurations intérieures : le chœur, la coupole, la tribune d’orgue, ainsi que les peintures de Philippe de Champaigne et Louis Charles Timbal. Il faudra tout de même patienter cinq ans pour une réouverture au public à l’horizon 2030. D’ici là, un projet artistique et culturel sera élaboré pour refaire vivre ce chef d’œuvre du XVIIe siècle.
Pour l’architecte Jacques Lemercier, voir également le Palais-Royal, le Palais du Louvre, le temple de l’Oratoire du Louvre, l’abbaye du Val-de-Grâce, le Palais du Luxembourg, le collège de Sorbonne.
Sources :
Gady (Alexandre), La Montagne Sainte-Geneviève et le Quartier Latin, Paris, Hoëbeke, 1998
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 19 rue de la Sorbonne
Métro : Luxembourg (RER B)
Arrondissement : 5e
Téléphone :