Le château de Chantilly

Le château de Chantilly : au premier plan le Petit Château et à droite la chapelle
Une forteresse médiévale
Modernisé au XVIIIe siècle puis finalement démoli au XIXe siècle, le château de Chantilly fut d’abord une forteresse médiévale cantonnée de sept tours. Edifiée au XIVe siècle par les Orgemont, elle reste dans cette famille jusqu’en 1484, année où elle est léguée à Guillaume de Montmorency, neveu de Pierre III d’Orgemont.

Le château de Chantilly : à gauche le château reconstruit au XIXe siècle et à droite le Petit Château
La famille de Montmorency
Cette très ancienne famille tire son nom de Montmorency dans l’actuel Val d’Oise. Considérée par certains comme la plus illustre famille de la noblesse française, elle donna à la France six connétables, douze maréchaux et plusieurs pairs de France, avant de s’éteindre en 1878 en ligne masculine. Du XVe au XVIIe siècle, les Montmorency possède la terre de Chantilly. En 1551, le célèbre connétable Anne de Montmorency (1493-1567) confie à l’architecte Jean Bullant, la construction du Petit Château : c’est aujourd’hui l’édifice le plus ancien qui subsiste du château d’origine.

Le château de Chantilly : le vestibule d’honneur
Les Bourbon-Condé
Par mariage de Charlotte de Montmorency avec Henri II de Bourbon-Condé, le domaine, un temps confisqué aux Montmorency, passe en 1643 à la famille de Bourbon-Condé, branche cadette de la famille de Bourbon et princes du sang. Cette famille va le conserver jusqu’à son extinction au début du XIXe siècle.

Le château de Chantilly : la chambre de Monsieur le Prince
Le Grand Condé
Louis II de Bourbon-Condé (1621-1686), le « Grand Condé », est un grand militaire, victorieux à Rocroi à l’âge de 21 ans, puis de nombreuses batailles. Participant à la Fronde contre le cardinal Mazarin puis prenant la tête de la Fronde des princes, il se met au service de l’Espagne. Après la signature du traité des Pyrénées en 1659, il est autorisé à rentrer en France. Pendant une dizaine d’années, assigné à résidence, il se consacre à la mise en valeur de son domaine de Chantilly. Ainsi, l’architecte Jules-Hardouin Mansart est chargé de concevoir la Galerie des Batailles : cette pièce de réception (la plus grande) présente sur ses murs une série de onze toiles représentant les principales victoires militaires du Grand Condé.

Le château de Chantilly : la salle à manger
Les Grands Appartements
Ensemble décoratif le plus admirable dans la visite du château, les Grands Appartements sont situés dans le Petit Château. Pour la plupart, ils datent de la première moitié du XVIIIe siècle. Ainsi la chambre du 7e prince de Condé, Louis-Henri de Bourbon (1692-1740), ministre de Louis XV, est habillée de lambris rocaille blanc et or. La Grande Singerie est un extraordinaire boudoir (1737) décoré de peintures de Christophe Huet où les hommes sont représentés sous la forme de singes, illustrant le goût de l’époque pour l’Asie. Le grand Cabinet d’Angle servait au prince de Condé à ses audiences ; de ses fenêtres on peut voir les prestigieuses Grandes Ecuries du château. Ce même prince fit également reconstruire à la même époque le Grand Château (démoli) par l’architecte Jean Aubert.

Le château de Chantilly : la galerie des Batailles
Les destructions révolutionnaires
Confisqué pendant la Révolution, le domaine va servir de prison politique pendant la Terreur. Puis à partir de 1799, le Grand Château commence à être démoli pour en vendre les matériaux ; seul le Petit Château est épargné. Il ne reste plus que la base des tours du Grand Château.

Le château de Chantilly : la Grande Singerie
L’assassinat du duc d’Enghien
En 1814, après la chute de l’Empire, le château et son domaine sont restitués à Louis Joseph de Bourbon, 8e prince de Condé. Son petit-fils, le duc d’Enghien, dernier prince de Condé, aurait dû en hériter s’il n’avait pas été fusillé à Vincennes le 21 mars 1804 sur l’ordre du Premier Consul Bonaparte, accusé d’avoir participé à un complot royaliste. En 1830, le domaine échoit au tout jeune Henri d’Orléans (1822-1897), duc d’Aumale. Exilé en Grande-Bretagne pendant le Second Empire, Aumale fait reconstruire le Grand Château entre 1876 et 1882 par l’architecte Honoré Daumet.

Le château de Chantilly : le cabinet des livres
Le duc d’Aumale, immense collectionneur
Ayant hérité d’une fortune considérable, le duc d’Aumale va se constituer une exceptionnelle collection de peintures anciennes, encore aujourd’hui la deuxième plus importante en France après celle du Louvre. Outre les toiles provenant des Condé, il fit d’innombrables acquisitions. Parmi elles, des œuvres de Nicolas Poussin, Raphaël, Mignard, Philippe de Champaigne. Et une incroyable collection de 311 portraits attribués à François Clouet, ayant appartenu à Catherine de Médicis. Sans oublier de nombreux manuscrits, le plus célèbre d’entre eux étant Les Très Riches Heures du duc de Berry.

Le château de Chantilly : la Galerie de peintures du musée Condé
Le prodigieux musée Condé
A sa mort, le duc d’Aumale, sans héritier direct, lègue le domaine de Chantilly à l’Institut de France. Mais l’acte stipule que les œuvres présentes à Chantilly ne doivent être ni changées dans leur présentation, ni prêtées ou encore moins vendues. Ouvert en 1898, le musée Condé a pour écrin des salles situées dans le château reconstruit par Daumet. Composé du plusieurs grandes galeries et salles (Galerie des cerfs, Galerie de Psyché, Galerie de Peinture, la Rotonde, la Tribune, le cabinet des Clouet, etc), il fait partie de la visite du château proposée au public.

Le château de Chantilly : la Tribune du musée Condé
Le parc et les Grandes écuries
Le parc et les Grandes écuries, par leur importance et leur majesté, méritent à eux seuls des articles dédiés, prochainement mis en ligne. Les jardins sont une création remarquable d’André Le Nôtre et le parc en partie boisé couvre au total 115 hectares. Les Grandes Ecuries, réalisées par l’architecte Jean Aubert entre 1719 et 1740, sont considérées comme les plus belles de toute la France. Elles abritent le musée du cheval.

Les grandes écuries de Chantilly abritent le musée du Cheval
Pour l’architecte Jean Bullant, voir également le château d’Ecouen, la colonne Médicis, le palais des Tuileries.
Pour l’architecte Jules Hardouin-Mansart, voir également le Pont Royal, l’église Saint-Roch, l’hôtel des Invalides, la place des Victoires, l’hôtel Mansart de Sagonne, l’hôtel de Chaulnes, l’hôtel de l’Averdy, le domaine de Trianon, le château de Versailles, le château de Meudon, la galerie des Carrosses, la place Vendôme.

Le château de Chantilly : le cabinet d’angle
Horaires d’ouverture :
château ouvert TLJ sauf le mardi de 10h à 18h.
Tarifs :
. Billet plein tarif journée (château+parc+grandes écuries) : 18 €.
. Billet tarif réduit journée (château+parc+grandes écuries) pour les moins de 25 ans, demandeurs d’emploi : 14,50 €.
Accès en transports en commun : prendre à Gare du Nord le TER (durée 25 min) ou le RER D (durée 45 min) et descendre à la gare de Chantilly-Gouvieux. Puis navette gratuite DUC ou bus 645 (direction Senlis) ou navette touristique le week-end.

Le château de Chantilly : l’entrée située sur le terre-plein
Adresse : Rue du Connétable 60500 Chantilly
Métro :
Arrondissement :
Téléphone :