L’Hôtel Masseran
L’architecte néoclassique Alexandre-Théodore Brongniart
L’hôtel Masseran est construit en 1787 pour le compte du prince Masserano, d’origine piémontaise. Le maître d’œuvre, l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart est propriétaire de plusieurs terrains sur lesquels il construit également l’hôtel de Montesquiou, l’hôtel de Richepanse et l’hôtel de Bourbon-Condé. En 1836, l’hôtel est acquis par un banquier belge, Louis-François de Clercq. A la mort de Mme de Clercq en 1878, la demeure échoit à sa fille et son gendre, le comte et la comtesse Alexandre de Boisgelin. A leur tour, les Boisgelin le transmettent à leur fille et à leur gendre, le comte et la comtesse Karl Bonnin de la Bonninière de Beaumont.
Le comte Etienne de Beaumont, protecteur des avant-gardes
Leur fils aîné, le comte Etienne de Beaumont (1883-1956), est un protecteur des Arts. Ami de Jean Cocteau et des peintres Braque et Picasso, mécène des ballets russe de Serge de Diaghilev, le comte donne de célèbres fêtes et bals masqués dans son hôtel. Avec son épouse, Edith de Taisne, il commande des films et ballets d’avant-garde présentés à la Cigale. Le couple reçoit également le monde des Arts et des Lettres dans son magnifique château de Fontaine-l’Abbé dans l’Eure.
La République de Côte d’Ivoire
A la mort du comte Etienne de Beaumont en 1956, l’hôtel est acquis par le baron Elie de Rothschild. Des boiseries du salon « Boffrand » provenant de l’hôtel de Parabère (situé au n°22 place Vendôme) y sont remontées. Dans les années 1970, la demeure est cédée au président de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët-Boigny. En 2008, le gouvernement ivoirien a mis en vente une centaine de pièces du mobilier afin de financer des travaux de restauration ; cette vente a rapporté 7,5 millions d’euros. L’hôtel, fort dégradé, appartient toujours à la République de Côte d’Ivoire.
Pour l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart, voir également le couvent des capucins, l’hôtel de Montesquiou-Ferenzac, l’hôtel de Bourbon-Condé, l’hôtel de Monaco, le palais Brongniart, l’hôtel de Besenval, l’hôtel de Montmorin, la maison de l’architecte Brongniart, l’église Saint-Louis d’Antin.
Sources :
Colin-Bertin (Françoise), Guide du Promeneur 7e Arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Beaumont (Franck) et Seydoux (Philippe), Gentilhommières des pays de l’Eure, Paris, éditions de la Morande, 1999.
Adresse : 11 rue Masseran
Métro : Saint-François-Xavier
Arrondissement : 7e
Téléphone :