La maison
de l’architecte Brongniart
L’architecte Alexandre-Théodore Brongniart (1739-1813) a été très actif à Paris, tant sur la rive droite que sur la rive gauche. Il faut dire que sa longue carrière fut ininterrompue du règne de Louis XV jusqu’au Premier Empire.
La Chaussée d’Antin
Brongniart fait partie des architectes qui bâtissent le quartier de la Chaussée d’Antin à partir des années 1770. On lui doit l’hôtel de Montesson (démoli), l’hôtel Radix de Sainte-Foy (démoli), l’hôtel Taillepied de Bondy (démoli), l’hôtel de Melle Dervieux (démoli) et le couvent des Capucins devenu l’actuel lycée Condorcet.
Le faubourg Saint-Germain
Dans les années 1780, le faubourg Saint-Germain est également en plein essor. Brongniart se voit confier la construction de l’hôtel de Monaco par Marie-Catherine de Brignole, princesse de Monaco. Spéculateur comme un certain nombre de ses confrères, l’architecte avait acquis des terrains entre la rue de Babylone, la rue Plumet (actuelle rue Oudinot) et le boulevard des Invalides. Lors de l’ouverture de la rue Monsieur, il aura la commande de l’hôtel de Bourbon-Condé et de l’hôtel de Montesquiou-Ferenzac. Rue Masseran, il réalise également le magnifique hôtel Masseran ainsi que l’hôtel de Richepanse.
Une maison construite pour lui-même
A la même époque, Brongniart donne au quartier des Invalides son tracé actuel : avenues de Breteuil, de Lowendal, de Ségur, de Villars. En 1781, l’architecte décide de faire construire sa propre demeure à l’angle du boulevard des Invalides et de la rue Oudinot. L’entrée est située rue Oudinot mais la « belle façade » donne sur le boulevard des Invalides. Elle est centrée sur un péristyle constitué de six colonnes doriques. A l’origine, la maison ne comporte que deux niveaux. Deux étages supplémentaires ont été ajoutés ultérieurement rompant l’harmonie des proportions.
De nombreux propriétaires successifs
Finalement, Brongiart n’habitera pas cette maison. Il la donne à sa fille Louise et à son gendre, Naval de Saint-Aubin. En 1793, le couple doit s’en séparer faute d’argent pour l’entretenir. En 1802, la maison Brongniart est la propriété d’André-Joseph Abrial (1750-1828). Magistrat au tribunal de Cassation de 1791 à 1799, il fait ensuite carrière en politique sous le premier Empire. Le 25 décembre 1799, il devient ministre de la Justice sous le Consulat et participe à l’élaboration du code Napoléon (actuel code civil). Devenu sénateur de Grenoble, il est envoyé en 1818 dans le Piémont, à Gênes et à Milan pour y faire adopter le code Napoléon. Il sera l’un des premiers pairs nommé par la Restauration et s’éteindra en 1828 dans sa maison de la rue Oudinot. La maison passe ensuite à son fils qui fait lui aussi carrière en politique, accédant à la pairie à la suite de son père en 1829. Vendue par ses héritiers à la famille Sénac, la demeure devient en 1881 la propriété de Gabrielle-Jeanne Calon, épouse du vicomte de Luppé. En 1912, la marquise de Rosanbo en hérite. En 1944, son fils lui succède mais il cède la maison à la Caisse nationale des ouvriers dockers en 1948. La maison Brongniart est encore aujourd’hui une propriété privée.
Pour l’architecte Alexandre-Théodore Brongniart, voir également l’hôtel de Monaco, l’hôtel de Montesquiou-Ferenzac, l’hôtel Masseran, le couvent des Capucins, le palais Brongniart, l’hôtel de Besenval, l’hôtel de Montmorin, l’hôtel de Bourbon-Condé, l’église Saint-Louis d’Antin.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Le faubourg Saint-Germain, collection « Paris et ses quartiers », éditions Henri Veyrier, Paris, 1787.
Adresse : 49 boulevard des Invalides
Métro : Saint-François-Xavier
Arrondissement : 7e
Téléphone :