La synagogue
de la rue Pavée

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de la rue Pavée

La synagogue de la rue Pavée

Une œuvre méconnue d’Hector Guimard

La synagogue de la rue Pavée est le seul édifice religieux construit par l’architecte Hector Guimard (1867-1942), le représentant le plus connu du style Art nouveau en France. Guimard est choisi par l’association Agoudath Hakehiloth, regroupant neuf sociétés israélites orthodoxes issues de Russie et d’Europe centrale. La future épouse de Guimard, l’artiste-peintre Adeline Oppenheim, est d’ailleurs la nièce de Joseph Landau, le fondateur de l’association.

La synagogue de la rue Pavée

Une communauté de juifs orthodoxes

La construction de cette synagogue en 1913 est destinée aux israélites orthodoxes. Elle s’explique par l’afflux de juifs orthodoxes à Paris suite aux pogroms perpétrés contre eux en Russie entre 1903 et 1906, et par l’absence de lieu de culte dédié à leur communauté. Le financement se fait en partie sur les biens de Joseph Landau, courtier aux Halles, et en partie sur une souscription auprès des juifs du quartier. Cette synagogue n’est pas affiliée au Consistoire central israélite.

La synagogue de la rue Pavée – Le hall d’entrée

Une façade ondulante

La parcelle disponible pour élever l’édifice est très étroite (12 m sur 30m); elle oblige l’architecte à concevoir un volume très vertical. Pourtant, l’architecte réussit la prouesse de réaliser une façade mouvementée et ondulante donnant ainsi l’illusion d’une façade plus ample. La verticalité de l’édifice est renforcée par les étroites fenêtres verticales et les pilastres.

La synagogue de la rue Pavée

La synagogue de la rue Pavée

Des motifs végétaux stylisés

L’édifice est construit en béton armé recouvert de pierre agglomérée creuse. Les motifs végétaux stylisés sont caractéristiques de l’Art nouveau même si Guimard semble ici s’être assagi par rapport à ses premières œuvres. L’architecte réalise œuvre totale en dessinant les garde-corps des tribunes, les boiseries, les chapiteaux, le mobilier et les luminaires. A l’intérieur, le volume est entièrement vertical. Les salles de cour et bureaux donnent sur la rue tandis que l’espace dédié au culte est placé à l’arrière. Des verrières au plafond et une haute baie vitrée sur le mur du fond éclairent la synagogue. De chaque côté de la nef, les collatéraux sont surmontés de deux étages de tribunes destinées aux femmes.

La synagogue de la rue Pavée : les tribunes

Des signes religieux très discrets

A l’origine, l’étoile de David placée au-dessus de la porte d’entrée n’existe pas. Seules les Tables de la Loi qui somment l’édifice laissent deviner sa fonction de synagogue, peut-être par soucis de discrétion ou d’intégration au quartier. En octobre 1941, un attentat a été perpétré contre la synagogue par le Mouvement social révolutionnaire, un parti d’extrême-droite.

Pour l’architecte Hector Guimard, voir également l’hôtel Hector Guimard, l’école du Sacré-Cœur, le Castel Béranger, l’immeuble de bureaux rue de Bretagne, la villa la Hublotièrel’hôtel Paul Mezzara.

Source :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.

Adresse : 10 rue Pavée

Métro : Saint-Paul

Arrondissement : 4e

Téléphone :