L’hôtel
Blumenthal-Montmorency
Une demeure de la Belle Epoque
En 1900, l’entrepreneur Ferdinand Blumenthal, riche propriétaire de tanneries en France, en Allemagne et aux Etats-Unis, décide de se faire construire un hôtel particulier en bordure de l’élégante avenue Foch. Bâtie par Henri-Paul Nénot, la demeure se rapproche des demeures classiques dessinées à la même époque par les architectes Ernest Sanson et René Sergent sans toutefois en égaler la virtuosité. L’hôtel s’inspire du style Louis XVI très en vogue à la Belle Epoque. Les grandes baies sont en plein cintre et décorées de guirlandes de fleurs. Les façades sont rythmées par des pilastres colossaux utilisant l’ordre corinthien. Donnant sur l’avenue Foch, l’étage noble de l’hôtel est précédé d’une grande terrasse gardée par deux sphinges en pierre.

L’hôtel Blumenthal-Montmorency
La duchesse de Montmorenthal
A la mort de Blumenthal en 1917, sa veuve, Cécile Pecci-Blunt, se remarie avec Louis de Talleyrand-Périgord, 7e duc de Montmorency. Cette union entre l’aristocratie et la bourgeoisie, pourtant devenue courant à cette époque, est moquée, si bien que la nouvelle duchesse est méchamment surnommée « la duchesse de Montmorenthal ».

L’hôtel Blumenthal-Montmorency : l’escalier d’honneur
Une fortune en étain
En 1927, Anténor Patino (1896-1982) en fait l’acquisition et le conserve jusqu’à sa mort en 1982. Fils de Simon Patino, surnommé « le roi de l’étain« , ce richissime bolivien qui figure parmi les hommes les plus fortunés au monde y constitue une des plus belles collections européennes de mobilier du XVIIIe siècle et de tableaux inestimables (Oudry, Renoir, Gauguin, Cézanne). Ses collections son dispersées lors de multiples ventes aux enchères à partir de 1989.
Un ministre émirati
L’hôtel appartient ensuite au milliardaire Mohammed Mahdi Al Tajir, ministre du pétrole des Emirats Arabes Unis puis ambassadeur au Royaume-Uni et en France. En décembre 2023, la demeure a été vendue pour 46,5 millions d’euros au fond d’investissement Mindston Capital, dédié à l’immobilier de luxe. Estimée à 100 millions d’euros, elle n’a pas trouvé d’acquéreur pendant 12 ans avant d’être quasiment bradée au profit de cette société d’investissement.
Pour l’architecte Henri-Paul Nénot, voir également le collège de la Sorbonne, le siège de la banque Louis Dreyfus, l’hôtel Meurice, l’institut océanographique de Paris, Chimie ParisTech, l’institut Curie, l’institut de géographie, les immeubles rue Edouard VII, le Grand hôtel, Immeuble industriel rue du faubourg du Temple.
Source :
Crosnier Leconte (Marie-Laure), Guide du promeneur 16e arrondissement, Paris , Parigramme, 1995.
Adresse : 34 avenue Foch et 3 rue Le Sueur
Métro : Porte Dauphine
Arrondissement : 16e
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