L’hôtel
Emile-Justin Menier
Antoine Brutus Menier, l’inventeur de la tablette de chocolat
La saga Meunier commence au début du XIXe siècle avec Antoine Brutus Menier : ce fabricant de médicaments à base de chocolat tient boutique dans le Marais. En 1825, il déplace son activité à Noisiel (Seine-et-Marne) sur le site d’un ancien moulin. La première tablette de chocolat est fabriquée en 1836. A la génération suivante, Emile-Justin Menier concentre l’activité de l’entreprise sur la fabrication du chocolat. Il modernise la production en faisant construire un moulin à l’architecture audacieuse : conçu par l’architecte Jules Saulnier, c’est alors le premier bâtiment au monde avec une structure métallique porteuse. Les façades sont décorées de carreaux de céramique. Appelé communément le moulin Saulnier, il abrite les ateliers de broyage de cacao.
Une fortune considérable
Après Emile-Justin, ses deux fils Henri et Gaston reprennent les rênes de l’entreprise et continuent son développement mondial. Grâce à la fortune familiale, Henri Menier achète l’île d’Anticosti au Canada (1 million d’hectares tout de même) et le magnifique château de Chenonceau dans le Val de Loire (resté la propriété de la famille Menier).
Un empire en déclin
Faute d’investissement et concurrencé par les barres chocolatées américaines, l’empire Menier commence à décliner après la Seconde Guerre mondiale. En 1965, l’entreprise fusionne avec les chocolats Rozan. En 1971, elle est rachetée par Rowntree Mackintosh puis en 1988 par le groupe Nestlé.
Un hôtel particulier de style éclectique
L’architecte Henri Parent élève entre 1872 et 1874 une somptueuse demeure pour Emile-Justin Menier en bordure du parc Monceau. De style éclectique, l’édifice est en partie inspiré du baroque flamand. On retiendra surtout la surabondance du décor sculpté sur les façades, œuvre du grand sculpteur Jules Dalou : on reconnait des mascarons, des têtes d’animaux, des vases, etc. L’hôtel est implanté perpendiculairement à l’avenue Van Dyck : sa façade sur le jardin donne ainsi directement sur le parc Monceau. Elle est animée au centre par une impressionnant rotonde sur laquelle est sculpté le monogramme « M » des Menier.
Au fond de la cour, une aile en retour est percée par un passage menant à la cour des communs. L’hôtel est aujourd’hui séparé en appartements et privé. Il ne se visite pas mais se voit très bien de l’avenue Van Dyck et du parc Monceau. Trois autres hôtels particuliers ayant appartenu aux fils d’Emile-Justin Meunier sont visibles à proximité : l’hôtel Henri Menier, l’hôtel Gaston Menier et l’hôtel Abraham de Camondo.
L’hôtel Emile-Justin Menier est commenté au cours de la visite guidée de la plaine Monceau.
Pour l’architecte Henri Parent, voir également l’hôtel Jacquemart-André, l’hôtel Henri Menier, l’hôtel Gaston Menier, l’hôtel de Boisgelin, l’hôtel Le Marois, l’hôtel Edouard André, l’hôtel de Mortemart.
Sources :
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 5 avenue Van Dyck
Métro : Monceau
Arrondissement : 8e
Téléphone :