L’ambassade du Brésil
L’hôtel Eugène Schneider
La comtesse de La Ferronnays
Un vaste hôtel particulier est construit vers le milieu du XIXe siècle pour le compte d’un agent de change, Louis Gibert (1759-1864). En 1865, l’hôtel se transmet à ses deux filles, la comtesse Augustin de La Roche Aymon et la comtesse Adolphe de La Ferronnays. Dame d’honneur de la comtesse de Chambord (épouse du prétendant au trône de France), la comtesse de La Ferronnays y donne des réceptions brillantes. Elle y reçoit notamment Philippe d’Orléans (1838-1894), comte de Paris et dernier prince royal, ainsi que l’ancien roi d’Espagne Don Carlos VII.
L’industriel Eugène II Schneider
Puis l’hôtel est acquis par la banque Demachy-Seillère. Il est vendu en 1900 à Eugène II Schneider (1868-1942), le richissime patron des usines Schneider du Creusot, spécialisées dans la métallurgie et la sidérurgie. L’entreprise fabrique alors rails, locomotives, armements, bateaux et aciers exportés à travers le monde.
Les aménagements intérieurs d’Ernest Sanson
Dès leur arrivée, Eugène II Schneider et son épouse, Antoinette de Rafélis de Saint-Sauveur, font appel à l’architecte favori des grandes familles, Ernest Sanson (1836-1918), pour réaménager l’hôtel. Sanson est d’ailleurs en charge de plusieurs projets pour les Schneider : reconstruction du château de la Rivaulde (1900), rénovation du château de la Verrerie au Creusot (1905-1909). Sanson n’a semble-t-il pas touché à l’enveloppe de l’hôtel qui parait plutôt dater du Second Empire. A l’extérieur, il aurait uniquement transformé la terrasse donnant sur la Seine en jardin à la française et ajouté au-dessus de la porte cochère un œil-de-bœuf.
En revanche, Sanson aménage avec un grand raffinement les pièces de réception. Il puise son inspiration dans les Arts décoratifs français du XVIIIe siècle pour embellir le vestibule, l’escalier d’honneur et sa rampe en fer forgé de style Louis XVI, la salle à manger, un salon de style Louis XVI blanc et or. Mais la pièce la plus éblouissante reste le grand salon donnant sur la terrasse : il est orné d’une suite de panneaux décoratifs représentant des plantes et des oiseaux exotiques dans le goût de Pillement et Ranson. L’ensemble est complété par des paysages peints au-dessus des portes et par des guirlandes et des chutes de fleurs dans les lambris bas, ainsi que par des compositions en grisaille, sur le thème des fables de La Fontaine. Les vantaux des portes, dorés dans le style rocaille chinois, et les lustres, ornés de feuillages et de fleurs en porcelaine, ajoutent encore de la fantaisie à la pièce.
L’ambassade du Brésil
En 1971, les descendants Schneider vendent l’hôtel familial au Brésil qui y a installé la chancellerie de son ambassade. Le grand salon est devenu la salle de travail de l’ambassadeur. L’ambassade du Brésil est parfois ouverte au public au moment des Journées Européennes du Patrimoine qui ont lieu chaque année en septembre.
Pour l’architecte Paul-Ernest Sanson, voir également le Palais Rose, l’hôtel de Breteuil, l’hôtel Ephrussi, l’hôtel de Broglie, l’hôtel de Ganay, l’hôtel Rodolphe Kann, l’hôtel Porgès (démoli), l’hôtel de Voguë, l’hôtel de La Trémoille.
Source :
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Adresse : 34 cours Albert 1er
Métro : Alma-Marceau
Arrondissement : 8e
Téléphone :