L’hôtel de Errazu
L’architecte Walter-André Destailleur (1867-1940) est moins célèbre que ses confrères Paul-Ernest Sanson et René Sergent ; il fait néanmoins partie des quelques grands architectes de la Belle Epoque revisitant avec élégance l’architecture classique française. En 1903, un richissime latino-américain, Luis de Errazu, lui confie la construction d’un hôtel particulier. Le site est exceptionnel : l’édifice est construit sur un promontoire dominant la Seine et les jardins du Trocadéro.
La façade sur la rue Le Tasse est percée d’une arcade voussurée dans laquelle prend place un portail : c’est l’entrée du porche menant à la cour d’honneur. Grâce à un vestibule ovale, l’hôtel change d’axe : ainsi il embrasse la vue sur les jardins du Trocadéro qui prolonge symboliquement la terrasse. La façade en pierre est centrée sur un avant-corps à pans coupés. L’architecte a utilisé le vocabulaire de l’architecture classique française du XVIIe siècle. Ainsi, l’avant-corps est précédé d’un portique à colonnes ioniques doubles soutenant le balcon du 1er étage. Des draperies sont sculptées au-dessus des fenêtres niveau au linteau des baies. Un fronton triangulaire sculpté coiffe l’avant-corps.
A l’intérieur de la demeure, des boiseries proviennent de l’appartement de Madame Récamier à l’abbaye-aux-Bois (démolie), rue de Sèvres. L’hôtel de Errazu est visible de la rue Le Tasse mais également du boulevard Delessert.
Pour l’architecte Walter-André Destailleur, voir également l’hôtel de Béhague, l’hôtel Wildenstein, l’hôtel Louis Renault, l’hôtel Berthier de Wagram, l’hôtel de Crillon.
Source :
Crosnier Leconte (Marie-Laure), Guide du promeneur 16e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Adresse : 9 rue Le Tasse
Métro : Trocadéro
Arrondissement : 16e
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