L’hôtel d’Uzès (démoli)
L’architecte néoclassique Claude-Nicolas Ledoux
L’œuvre de l’architecte néo-classique Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806) a été très féconde à Paris, mais malheureusement seulement quelques édifices sont parvenus jusqu’à nous : l’hôtel d’Hallwyll dans le Marais et les pavillons de quatre barrières de l’enceinte des fermiers généraux. Ses plus éblouissantes réalisations ont fait les frais de la spéculation au cours du XIXe siècle et ont été démolies : l’hôtel Thélusson (son chef d’œuvre parisien), l’hôtel de Montmorency, l’hôtel de Melle Mars ou encore l’hôtel d’Uzès.
De nouvelles façades plaquées sur l’ancien hôtel d’Uzès
Le vaste hôtel d’Uzès est une construction datant du début XVIIIe siècle. En 1767, Ledoux est chargé de remettre au goût du jour la demeure pour son propriétaire, François-Emmanuel de Crussol (1728-1802), 9e duc d’Uzès. Conservant les murs de l’hôtel existant, l’architecte plaque de nouvelles façades sur les anciennes. Côté cour, la façade habillée de refends est centrée sur un portique reposant sur quatre colonnes corinthiennes. Côté jardin, le portique est plus développé, reposant sur six colonnes du même ordre. Le recours à l’ordre colossal (les colonnes embrassent deux niveaux) est l’une des caractéristiques des œuvres de jeunesse de Ledoux. Côté jardin encore, la façade est coiffée au niveau du comble par des statues et trophées.
Autrefois situé au n°72 rue Montmartre, le portail de l’hôtel était monumental. Il est encadré de deux colonnes doriques chargées de trophées et d’emblèmes guerriers (le duc d’uzès est un grand militaire). Ce portail ferme alors une avenue de 80m précédent l’hôtel.
La demeure du banquier Benjamin Delessert
En 1824, l’hôtel est acquis par le banquier Benjamin Delessert (1773-1647), fondateur des Caisses d’Epargne, mais également homme politique et botaniste. Après lui, son fils François-Marie y réunit une remarquable collection de botanique. En 1870, l’édifice est démoli dans un but spéculatif. Il a laissé place à l’actuelle rue d’Uzès, constituée d’immeubles industriels.
Des boiseries conservées au musée Carnavalet
Des décors intérieurs qui devaient être somptueux, seules subsistent les magnifiques boiseries du salon de compagnie : elles ont été remontées au musée Carnavalet. Dessinées par Méthivier et réalisées par le sculpteur Jean-Baptiste Boiston, elles représentent les attributs de la Guerre et des Arts suspendus à des arbres.
Pour l’architecte Claude-Nicolas Ledoux, voir également l’hôtel d’Hallwyll, la barrière d’Enfer, la barrière du Trône, la rotonde de la Villette, l’hôtel Thélusson.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Adresse : Emplacement de la rue d’Uzès
Métro : Grands Boulevards
Arrondissement : 2e
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