La maison
de la Force

L’hôpital de la Salpêtrière : la maison de la Force

Une prison pour femmes

A partir de 1658, le Petit Arsenal où l’on fabriquait du salpêtre est transformé en hôpital pour femmes : cet hôpital général est baptisé l’hôpital de La Salpêtrière. Il est destiné aux femmes pauvres, abandonnées, invalides ou folles. Dès 1680, le ministre Jean-Baptiste Colbert transforme l’hôpital en véritable lieu d’incarcération pour les femmes : la notion de punition prévaut sur la notion de protection et de soins. En 1684, l’architecte Barthélémy de Dieppe est chargé de construire une prison au Nord de l’hôpital : la maison de la Force est un austère quadrilatère comportant quatre cours intérieures. Il doit servir à incarcérer les femmes jugées « débauchées » ainsi que les femmes condamnées à une peine de prison par la justice. La Force est aussi le lieu de détention de prostituées avant leur déportation vers le Québec ou la Louisiane pour peupler ces colonies françaises.

L’hôpital de la Salpêtrière : la maison de la Force

Les Massacres de Septembre 1792

Les « Massacres de Septembre » ont lieu à Paris du 2 au 7 septembre 1792 dans les prisons parisiennes dans un contexte de panique provoquée par la guerre avec l’empire austro-hongrois. Pendant ces journées, les révolutionnaires soupçonnent un complot royaliste, y compris dans les prisons. A la Maison de la Force comme dans les autres prisons parisiennes, certaines femmes sont libérées, d’autres sont sommairement jugées et exécutées. Environ 35 femmes sont sauvagement assassinées à la maison de la Force.

L’hôpital de la Salpêtrière : la maison de la Force

Le bâtiment des incurables

Entre 1795 et 1801, Charles-François Viel (1745-1819), architecte en chef des hôpitaux de Paris, réaménage l’ancienne Force en infirmerie pour les «cancéreuses, galeuses, écrouellées, teigneuses et épileptiques ». L’ancienne prison prend le nom de « bâtiment des incurables ». Ce bâtiment abrite aujourd’hui le service de Psychiatrie Adulte. La maison de la Force ne doit pas être confondue avec les Prisons de la Grande et de la Petite Force qui étaient situées dans le Marais.

La maison de la Force est commentée au cours de la visite guidée de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Pour l’architecte Charles-François Viel, voir également l’hôpital La Rochefoucauld, le Mont-de-Piété, l’hôpital Cochin, Les Petites Loges.

Source :
Langlois (Gilles-Antoine), Guide du promeneur 13e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Groupe hospitalier La Pitié-Salpêtrière sous l’angle historique, version du 28/11/2014