Le collège Paul Claudel d’Hust
Le petit hôtel de Villars
Le maréchal-duc de Villars
Cet hôtel particulier est édifié entre 1717 et 1722 pour le maréchal-duc de Villars (1653-1734). Celui-ci habite le grand hôtel de Villars voisin au n° 116 (actuelle mairie du 7e arrondissement). L’architecte choisi est Robert de Cotte (1656-1735), l’un des meilleurs architectes parisiens de l’époque. L’hôtel est constitué d’une grande aile servant de dépendance au grand hôtel de Villars. A la mort du maréchal de Villars, les deux hôtels se transmettent à son épouse, puis à son fils Honoré-Armand. Lorsque ce dernier décède en 1770, ils échoient à des cousins : le comte Pierre de Voguë et la comtesse Eléonore de Vezins, qui s’en séparent rapidement.
Le duc de Brissac, gouverneur de Paris
Les hôtels de Villars sont acquis en 1772 par Louis Timoléon de Cossé-Brissac (1734-1792), capitaine des Cent-Suisses de la Garde du Roi. Il est nommé gouverneur de Paris en 1775. Brissac, doté d’une fortune considérable, faire redessiner le jardin à l’anglaise comme c’est la mode à cette époque. Sous la Révolution, le duc de Brissac est nommé en 1791 commandant en chef de la Garde constitutionnelle de Louis XVI. Il est assassiné de façon particulièrement atroce le 9 septembre 1792 à Versailles avant le procès où il devait être jugé pour ses opinions contre-révolutionnaires. Rendu sous la Restauration à la duchesse de Mortemart, héritière des Cossé-Brissac, le petit hôtel de Villars se transmet ensuite au comte et à la comtesse de Forbin-Janson. Vendu en 1849, la nouvelle propriétaire, la marquise de Portes, le fait réaménager par l’architecte Bartaumieux.
Les Cahen d’Anvers, grands banquiers parisiens
En 1858, l’hôtel sort du giron de la grande aristocratie pour entrer dans la grande bourgeoisie juive. D’origine belge, Meyer Cahen, titré comte d’Anvers par le roi de Sardaigne, va participer à la création de la banque Paribas avec une autre famille de puissants banquiers juifs, les Bischoffsheim. Durant la seconde moitié du XIXe siècle, le petit hôtel de Villars est le cadre de réceptions fastueuses et de concerts donnés dans les salons. L’un des fils de Meyer Cahen, Albert Cahen (1846-1903) est un compositeur d’opérettes. Au tournant du XXe siècle, il reçoit dans sa demeure l’élite artistique : Paul Bourget, les frères Goncourt, Edmond Rostand ou encore Guy de Maupassant. Vers 1922, l’hôtel est vendu par son fils, Edouard Cahen, à un ingénieur suédois. Revendue peu après au marquis de La Ferronays, la demeure se transmet ensuite au marquis Hubert de Ganay.
Le collège privé Paul Claudel d’Hust
Dans les années 1950, l’hôtel est occupé par la communauté apostolique Saint-François-Xavier. Dans les années 1980, il abrite le collège-lycée catholique Paul Claudel. En 2016, l’établissement fusionne avec un autre collège privé et devient le collège privé Paul Claudel d’Hust. Il n’est pas ouvert à la visite.
Un hôtel particulier de style classique
Le petit hôtel de Villars n’est à l’origine qu’une aile construite dans le prolongement du logis du grand hôtel de Villars. Sur ses deux façades (sud et nord), il est centré sur un avant-corps de deux travées, couronné d’un fronton triangulaire. De style classique, l’hôtel est particulièrement dépouillé et ne présente aucun élément sculpté en façade. Toutefois, deux inscriptions latines placées sous les frontons font référence à la bataille de Denain remportée par le maréchal de Villars en 1712. Côté cour, deux ailes perpendiculaires, construites postérieurement, encadrent le logis réduit à quatre travées. L’aile Est abrite l’escalier d’honneur. Quelques pièces conservent partiellement des décors anciens, notamment des trophées militaires où l’on reconnaît le bâton de maréchal du duc de Villars. Le portail et le bâtiment sur rue ont été reconstruits dans la seconde moitié du XIXe siècle, peut-être par l’architecte Louis Visconti.
Pour l’architecte Robert de Cotte, voir également la Bibliothèque nationale de France, l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel d’Estrées, l’hôtel de Nevers, l’hôpital des Quinze-Vingt, la cathédrale Saint-Vladimir, l’hôtel de Jaucourt, la basilique Saint-Denis, le domaine de Trianon, le château de Versailles, la Galerie dorée de la Banque de France, l’église Saint-Roch.
Sources :
Hillairet (Jacques), Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, éditions de Minuit, réédition de 1997.
Collège Paul Claudel d’Hust
Adresse : 118 rue de Grenelle
Métro : Solférino
Arrondissement : 7e
Téléphone :