Le Casino de Paris
A cet emplacement se trouvait la célèbre « folie » du maréchal-duc de Richelieu, datant du XVIIIe siècle. En 1810, un tivoli, baptisé « le Tivoli Richelieu », est aménagé puis démoli en 1851. Sur cette vaste parcelle bordée par la rue de Clichy à l’Ouest et la rue Blanche à l’Est, un hall de loisirs est créé. Il comprend notamment une grande patinoire à roulettes appelée « skating ». En 1880, les architectes Aimé-Louis Sauffroy et Ferdinand Grémailly transforment une partie de la patinoire en une salle de spectacle baptisée Palace-théâtre. Elle est constituée d’un promenoir, d’un café et d’une salle de danse.
En 1891, la salle est transformée par l’architecte Edouard Niermans. A cette époque, la patinoire est détruite et remplacée par une seconde salle donnant sur la rue Blanche, le Théâtre de Paris. En 1922, la salle est reconstruite en béton armé par l’architecte Marcel Oudin, un véritable pionnier de ce nouveau matériau. La façade est ornée d’un grand vitrail de style Art déco et de mosaïques bleu et or, couleurs fétiches de l’architecte. A l’intérieur, la salle est dotée du premier balcon réalisé en béton armé en France.
Léon Volterra est alors le directeur. Mistinguett et Maurice Chevalier y triomphent dans des revues à succès. Homme de spectacle entreprenant, Volterra est également directeur du Théâtre Marigny, du Lido, de l’Olympia, du Théâtre de Paris, de l’Eden et des Folies Bergères ! De 1929 à 1966, le nouveau directeur Henri Varna en fait l’un des plus prestigieux music-halls parisiens. En 1959, Line Renaud y fait sa première apparition en meneuse de la revue « Plaisirs de Paris ». En 1970, Zizi Jeanmaire y connaît un immense succès dans « La Revue » mise en scène par son compagnon Roland Petit.
En 1976, au bord de la faillite, la salle est rachetée par Jean Bauchet, ancien directeur du Moulin Rouge. Line Renaud y mène à nouveau la revue Paris-Line jusqu’en 1979. A nouveau fermée et menacée de devenir un parking, la salle doit son salut à l’actrice Annie Girardot qui y laisse une partie de sa fortune. Malheureusement, son spectacle musical « Revue et corrigée » est un véritable fiasco et marque le début de sa traversée du désert. En 1982, le Casino de Paris rompt définitivement avec la tradition des Grandes Revues à l’occasion des adieux triomphants de Tino Rossi à la chanson. Dès lors, la salle s’ouvre à tous les types de spectacles : concerts, ballets, opéras, one-man-shows, comédies musicales.
Pour l’architecte Marcel Oudin, voir également les Magasins Réunis Etoile, les Magasins Réunis République.
Sources :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.
Casino de Paris
Adresse : 16 rue de Clichy
Métro : Trinité
Arrondissement : 9e
Téléphone : 01 49 95 22 22