La Cité du Cinéma 2.0

La Cité du Cinéma ©Reichen et Robert & Associés

Une centrale thermique

La Société d’Electricité de Paris (SEP) se dote au tout début d’une XXe siècle d’une centrale thermique « Saint-Denis I ». Construite sur la plaine Saint-Denis, elle est destinée à alimenter en électricité le réseau du métropolitain. En bordure de Seine, un appontement en béton permet aux péniches de débarquer le charbon nécessaire à l’alimentation des chaudières. Sa petite nef existe toujours. En 1933, une seconde centrale, « Saint-Denis II », sort de terre pour faire face à la demande. Conçue par l’architecte Gustave Umbdenstock, la nef de 220 x 22m est réalisée en structure métallique et béton armé peint en orange ; c’est l’épine dorsale de l’usine. Plus tard, le site est rattaché à EDF.

La Cité du Cinéma ©Reichen et Robert & Associés

Un ambitieux pôle cinématographique

Portée par le réalisateur et producteur Luc Besson, la Cité du Cinéma va offrir une seconde vie à la centrale électrique stoppée au début des années 1980. Livrée en 2012 par l’agence d’architecture Reichen et Robert & Associés, la Cité comprend la grande nef  et la petite nef réhabilitées ainsi que plusieurs volumes greffés se déployant sur près de 62.000 m2. Elle comporte des bureaux (20.000 m2), l’école nationale supérieure Louis Lumière (8.000 m2), l’école de la Cité (école de cinéma hélas fermée depuis), des salles de projection et de réception (2.200 m2), 9 plateaux de tournage (11.000 m2), des locaux d’activité dédiés au cinéma (12.000 m2), des services communs (restaurant et cafétéria, 3.800 m2) ainsi qu’une immense rue intérieure (4.500 m2). Censé concurrencer les grands studios européens comme Babelsberg ou Pinewood, le rêve de Besson peine à s’incarner.

La Cité du Cinéma ©Reichen et Robert & Associés : les studios de cinéma

La Cité du Cinéma 2.0

Face au succès (très) mitigé de l’actuelle cité du Cinéma, les propriétaires des lieux ont confié à la société Seine & Watts la transformation d’une partie de la Cité (12.000 m2) en lieu culturel et événementiel destiné au public et aux entreprises. Les studios de cinéma et l’école Louis Lumière restent en activité. Dès 2026, les visiteurs pourront enfin découvrir les volumes exceptionnels de l’ancienne centrale électrique (jusqu’ici inaccessible au public, une ineptie !) et profiter de nouvelles infrastructures : un cinéma de 450 places (salle déjà existante), un lieu d’exposition et de spectacle dédié à la pop culture, un food court. Créer une interactivité entre l’univers du cinéma et les habitants de la cité emblématique du 93, Luc Besson n’y était visiblement pas favorable; ce sera bientôt chose faite. La grande nef sera également privatisable pour des événements. Dès l’été 2025, elle pourrait accueillir des spectacles en attendant son ouverture officielle. Le site espère attirer 300.000 visiteurs par an. Le Grand Paris voit Grand !

Pour l’agence d’architecture Reichen et Robert & Associés voir également la Grande Halle de la Villette, le Pavillon de l’Arsenal, le couvent des récollets, la reconversion de l’hôpital Broussais.

Source :
La Cité du Cinéma