L’hôtel de Lutteaux
ou hôtel de Sainte-Aure
Le marquis de Lutteaux
En 1731, Etienne Le Menestrel de Hauguel, marquis de Lutteaux, achète une maison rue Lhomond et la fait en grande partie reconstruire. La façade sur rue que nous voyons aujourd’hui est franchement austère. Il est fort possible qu’elle ait été modifiée ultérieurement lorsque l’hôtel a abrité une communauté religieuse.
Une éblouissante façade Rocaille
Côté jardin, la surprise est grande puisque la façade du logis présente un gracieux décor sculpté de style Rocaille. L’étroit corps de logis comporte seulement 3 travées ; il est encadré de deux ailes qui s’y raccrochent non pas perpendiculairement mais en biseau.
Au centre, le logis présente deux ouvertures au rez-de-chaussée contre trois à l’étage. Deux grandes arcades embrassent le rez-de-chaussée et l’entresol. Au 1er étage, la façade est rythmée par trois grandes fenêtres en plein cintre dont les clefs sont gracieusement sculptées. Le grand balcon aux ferronneries finement ciselées repose sur une importante console sculptée.
La communauté des sœurs de Sainte-Aure
Militaire de carrière, le marquis de Lutteaux meurt des suites de ses blessures à la bataille de Fontenoy en 1745. L’hôtel échoit à son neveu, Monseigneur Armand Bazin de Bezons, évêque de Carcassonne. En 1759, l’hôtel est acquis par l’abbé Grisel (1703-1787), vicaire perpétuel de l’église Saint-Germain l’Auxerrois. L’abbé contribue à établir le culte de l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement pour la communauté des sœurs de Sainte-Aure. Cette communauté religieuse est établie depuis 1707 dans le couvent voisin. Elle prend possession de l’hôtel qui est désormais appelé hôtel de Sainte-Aure.L’hôtel est saisi et revendu à la Révolution, comme le couvent de la communauté de Sainte-Aure. Grâce à la perspicacité de la sœur bénédictine Françoise de Bèze, l’hôtel et le couvent sont rachetés et retrouvent une vocation religieuse.
La maison d’un célèbre architecte
De 1845 à 1906, la demeure est occupée par les sœurs de l’Immaculée Conception de Castres, puis par une pension. Dans les années 1930, l’édifice est acquis par le célèbre architecte Albert Laprade (1883-1978), architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux de 1932 à 1960.
L’hôtel de Sainte-Aure n’est malheureusement pas accessible au public.
Pour l’architecte Albert Laprade, voir le Palais de la Porte Dorée, le garage Marbeuf, Morland Mixité Capitale, l’Atelier Renault, l’hôtel-atelier de la princesse Murat.
Source :
Dreyfuss (Bertrand), Guide du promeneur 5e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Adresse : 27 rue Lhomond
Métro : Place Monge
Arrondissement : 5e
Téléphone :