L’hôtel de Laborde
(démoli)

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Portrait de Jean-Joseph de Laborde

Portrait de Jean-Joseph de Laborde

La carrière de Jean-Joseph de Laborde (1724-1794) illustre la fulgurante ascension sociale que connaissent plusieurs grands financiers en France au XVIIIe siècle. Fils d’un citoyen de Bayonne, Jean-Joseph de Laborde rejoint la compagnie maritime d’import-export appartenant à son cousin Joseph Laborde, basée à Saint-Jean de Luz. A la mort de son cousin, il obtient le monopole de la fourniture de piastres espagnoles, monnaie nécessaire à la Compagnie des Indes pour importer les indiennes de coton. A la tête d’un véritable empire commercial, il finance à lui seul la Guerre de Sept ans. Il participe également à la traite négrière, commerçant avec Saint-Domingue où il possède des terres. Sa fortune va lui permettre de s’élever socialement.

En 1756, Laborde achète la charge de « conseiller secrétaire du roi » qui confère la noblesse à ce simple bourgeois. En 1759, Il obtient le poste très lucratif de fermier-général, poste qu’il conserve jusqu’en 1767. En 1761, sa terre de Marolles en Bourgogne est élevée en marquisat de Laborde par le roi Louis XV, sur recommandation de son ami, le duc de Choiseul. De 1759 à 1767, Laborde occupe également la fonction de banquier de la cour. Il entre ainsi dans le cercle fermé du roi Louis XV. Mais lorsque Choiseul est démis de ses fonctions de premier ministre en 1770, Laborde n’est plus en grâce. Il est obligé de mettre fin à son activité de banquier pour se consacrer à ses activités commerciales. Disposant d’un très important patrimoine immobilier, il conserve une bonne partie de sa fortune. Pendant la Terreur, Saint-Just le fait arrêter. Bien qu’il n’occupe plus la fonction très impopulaire de fermier-général depuis longtemps, il est guillotiné en mai 1794.

 

L'hôtel de Laborde (disparu)

L’hôtel de Laborde (disparu)

Afin d’asseoir sa position sociale, le marquis de Laborde achète plusieurs domaines au cours de sa vie. En 1764, il s’offre le château de la Ferté-Vidâme (propriété du duc de Saint-Simon) qu’il fait reconstruire à grands frais par Antoine-Mathieu Le Carpentier, hélas en ruine aujourd’hui. En 1765, il se fait construire un somptueux hôtel particulier dans le faubourg Montmartre, entre la rue Drouot et la rue Le Peletier. La demeure – l’une des plus grandes de Paris – est bâtie par l’architecte Jean-Benoît-Vincent Barré. L’édifice présente un étage noble au rez-de-chaussée et un premier étage plus restreint. Des pilastres colossaux confèrent beaucoup de noblesse à la façade. A l’intérieur, Laborde peut y exposer sa superbe collection de tableaux.

En 1785, Laborde achète le château de Méréville (Essonne). Il est fait marquis de Méréville par lettres patentes du Louis XVI en octobre 1785. Le château est agrandi et redécoré par les architectes Jean-Benoît-Vincent Barré et François Bélanger. Par la suite, l’hôtel de Laborde appartient au richissime banquier Jacques Laffitte, puis au banquier Alexandre Gouïn. Il est finalement rasé en 1867.

Pour l’architecte Jean-Benoît-Vincent Barré, voir également l’hôtel Grimod de La Reynière, la maison Barré.

Source :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.

Adresse : 27 rue Laffitte

Métro : Le Peletier

Arrondissement : 9e

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