L’hôtel Mallet-Stevens

La rue Mallet-Stevens

Situation assez unique dans Paris (à part peut-être la villa Seurat dessinée en grande partie par André Lurçat), la rue Mallet-Stevens constitue un rare ensemble homogène d’hôtels particuliers conçus par l’architecte Robert Mallet-Stevens (1886-1945) entre 1925 et 1927. Elle constitue une véritable ode à la modernité avec son architecture cubique qui s’étage.

Un hôtel particulier familial et une agence d’architecture

Au n°12, l’hôtel particulier que Robert Mallet-Stevens réserve à sa famille bénéficie d’une situation particulière à l’angle de la rue du docteur Blanche et de la rue Mallet-Stevens. Le rez-de-chaussée est dévolu à la loge du gardien, au garage pour la voiture et à son agence d’architecture. Cette dernière se déploie côté rue Mallet-Stevens ; elle occupe également un étage semi-enterré. Située rue du docteur Blanche, l’entrée de l’hôtel communique avec l’escalier qui dessert les étages : espaces de réception et cuisine au 1^er étage, chambre du couple au second étage, chambre de leur fille au 3^e étage et chambres des domestiques au 4^e étage.

Une interpénétration des espaces de vie

Formant un L en plan, les espaces de vie sont ouverts et s’interpénètrent : donnant sur la rue Mallet-Stevens, le grand hall-salon double hauteur impressionne par son volume généreux ; son escalier conduit à une mezzanine fermée. Il était éclairé à l’origine par trois vitraux verticaux réalisés par Louis Barillet, Jacques Le Chevallier et Théo Hanssen, hélas disparus. Le salon communique directement avec la salle à manger placée perpendiculairement et située au fond. Curieusement, la cuisine est placée en façade sur la rue du docteur Blanche.

Une terrasse-patio pour profiter du soleil

Orientée sud-ouest, la vaste terrasse-patio située au premier étage occupe l’angle de l’immeuble et forme une proue : aux beaux jours, elle prolonge le hall-salon et offre un extérieur très agréablement ensoleillé. Elle est aujourd’hui cachée par la végétation qui recouvre l’angle. Bien que fâcheusement surélevé ultérieurement, l’hôtel Mallet-Stevens signale avec élégance l’entrée de la rue Mallet-Stevens.

L’hôtel Mallet-Stevens est commenté au cours de la visite guidée Le Corbusier Mallet-Stevens.

Pour l’architecte Robert Mallet-Stevens, voir également la villa Barillet, l’immeuble d’habitation rue Méchain, la caserne de pompiers rue Mesnil, l’hôtel-atelier des frères Martel, l’hôtel Reifenberg.

Source :
Robert Mallet-Stevens, L’œuvre complète, Editions du Centre Pompidou, 2005.