La villa Seurat

Une pépinière d’artistes

La villa Seurat est un lieu unique dans Paris puisque cette impasse pavée est essentiellement constituée de maison-ateliers construites entre 1924 et 1926 pour des artistes. Dans le style de l’architecture moderne, l’architecte André Lurçat (1894-1970) réalise un grand nombre de ces maisons-ateliers : les n°1, 3, 4, 5, 8, 9 et 11. En effet, il obtient plusieurs commandes d’artistes par l’entremise de son frère Jean Lurçat (1892-1966), artiste créateur de tapisseries.

La proximité du bouillonnant quartier Montparnasse

Outre le prix bon marché des terrains, le succès de cette opération immobilière réside dans la proximité de ce faubourg avec le quartier Montparnasse, épicentre mondial de la vie artistique entre les deux guerres mondiales.

Tour d’horizon des plus belles maisons-atelier de la villa…

La première maison réalisée est celle du n°4 en 1925. La maison-atelier Jean Lurçat est réalisée par André Lurçat pour son frère . Elle possède les attributs de l’architecture moderne : toit-terrasse, fenêtres d’angle, grandes verrières, volumes simples, absence d’éléments décoratifs. Elle est actuellement en cours de rénovation et sera ouverte au public.

Au n°1, cette maison-atelier est construite en 1926 par André Lurçat pour l’écrivain Frank Townshend.

Au n°1bis, l’architecte Jean-Charles Moreux, plutôt classique dans ses réalisations, a dessiné la maison du sculpteur Robert Couturier dans un style épuré.

Aux n°3 et 3bis, cette maison-atelier rappelle par sa façade courbe le salon-galerie de la villa La Roche dessiné peu de temps avant par Le Corbusier. Elle est destinée aux peintres Marcel Gromaire et Edouard Goerg. Le n°5  est conçu par Lurçat pour le peintre Pierre Bertrand, le n°6 pour le sculpteur et céramiste Emile Just Bachelet.

Au n°7bis, la maison-atelier Chana Orloff, destinée à une célèbre sculptrice, est le seule de la villa réalisée par l’architecte Auguste Perret.

Au n°8, la vaste maison de Mademoiselle Quillé, dessinée par Lurçat, irradie la villa Seurat avec sa chaude couleur jaune.

Au n°9, cette maison est conçue madame Bertrand. Au n°11, le sculpteur Arnold Huggler  y installe son atelier. Au n°18, l’écrivain américain Henri Miller s’installe à partir de 1936. Il y écrit Tropique du cancer. Anaïs Nin, amie de Miller et elle-même écrivain, y habite également.

Plus tardive, la maison-atelier en verre et métal du n°15 a été réalisée en 1963 par les architectes Maillard et Ducamp.

Pour l’architecte André Lurçat, voir également la villa Guggenbühl, la maison-atelier Jean Lurçat.

Pour l’architecte Auguste Perret, voir également l’immeuble d’habitation rue Franklin, le théâtre des Champs-Elysées, l’immeuble d’habitation rue Raynouard, la salle Cortot, le Mobilier national, le Conseil économique et social, le bâtiment de la Marine.

Source :
Lapierre (Eric), Guide d’architecture Paris 1900-2008, Paris, Pavillon de l’Arsenal, 2008.