Le siège
du Ministère de la Justice
L’hôtel de Bourvallais
L’œuvre de l’architecte Jules-Hardouin Mansart
Dédiée à la gloire du roi Louis XIV, la place Louis-le-Grand (rebaptisée place Vendôme en 1799) est conçue entre 1677 et 1699 selon les plans de Jules-Hardouin Mansart. L’architecte a également la charge de dessiner les façades des 27 hôtels particuliers qui entourent la place.
La résidence des grands financiers
Les acquéreurs des terrains doivent ensuite mener eux-mêmes les travaux de construction de leur future résidence à l’aide de l’architecte de leur choix. Les nouveaux propriétaires sont pour la plupart issus des milieux de la finance et de la ferme générale (les très impopulaires « fermiers-généraux »). Il faut en effet une solide fortune pour s’offrir un tel cadre de vie.
Le richissime Poisson de Bourvallais
Sur les plans de l’architecte Robert de Cotte, l’hôtel du n°13 est construit en 1702 pour Madame de La Vieuxville. Il est vendu en 1706 au président de l’Election de Paris, Claude Guyhou de Bruslon. Sa fille l’apporte en dot à son époux, Paul Poisson de Bourvallais, l’un des « traitants » (financiers chargés de lever des impôts pour le roi) les plus riches de Paris. Aimant le faste, Bourvallais fait par ailleurs l’acquisition du château de Champs-sur-Marne, dont les travaux s’achèvent en 1707. Mais en 1715, alors que les caisses de l’Etat sont vides, Bourvallais est accusé de malversations. Ses biens sont mis sous séquestre et il doit s’acquitter d’une amende considérable.
L’hôtel de la Grande Chancellerie
En 1717, le Régent affecte l’hôtel à la chancellerie du royaume. Il devient la résidence du chancelier tandis que l’hôtel de Simiane voisin (n°11) fait office de bureaux. L’hôtel de la Grande Chancellerie sera habité par les gardes de sceaux qui se succèdent jusqu’à la Révolution : d’Aguesseau, Le Voyer d’Argenson, d’Armenonville, Chauvelin, Lamoignon, Berryer, feydeau de Brou, Miromesnil et Maupeou.
Le siège du ministère de la Justice
Depuis 1819, l’hôtel de Bourvallais abrite le siège du ministère de la Justice et la résidence du garde des Sceaux. Au XIXe siècle, il a été agrandi sur l’emprise de la cour par l’architecte Hippolyte Destailleurs. A l’arrière, un grand jardin s’étend vers la rue Cambon.
De prestigieux décors intérieurs
A l’intérieur, le majestueux escalier d’honneur est décoré de trois tapisseries provenant de la manufacture des Gobelins. De nombreuses pièces de réception conservent d’intéressants décors. Parmi eux, l’ancienne bibliothèque habillée de boiseries blanc et or est un chef d’œuvre du style classique français : elle abrite aujourd’hui le bureau du garde des Sceaux. De style rocaille, le petit salon, également appelé « salon Danton », rappelle que Danton, figure majeure de la Révolution française, fut brièvement ministre de la Justice d’août à octobre 1792. Principal salon d’apparat, le salon rouge, ou salle du Conseil d’Etat, conserve quant à lui un exceptionnel ensemble de 33 sièges en acajou d’époque Restauration.
L’hôtel est régulièrement ouvert à la visite au moment des Journées Européennes du Patrimoine (3e week-end de septembre).
Sources :
Hillairet (Jacques), Dictionnaire historique des rues de Paris, Paris, Editions de Minuit, réédition de 1997.
Ministère de la Justice
Base Mérimée du Ministère de la Culture
Adresse : 13 place Vendôme
Métro : Opéra ou Tuileries
Arrondissement : 1er
Téléphone :