Le ministère
de l’Enseignement Supérieur
Collège de Navarre
Le collège de Navarre
Fondé en 1304 sur la montagne Sainte-Geneviève grâce à la générosité de Jeanne 1ère de Navarre, comtesse de Champagne, le collège de Navarre jouit d’une excellente réputation pendant toute son existence. Il accueille des étudiants pauvres venus de la Champagne. Les bâtiments sont construits entre 1309 et 1314. L’établissement peut recevoir jusqu’à 70 boursiers; il est gratuit pour les étudiants. A partir de la seconde moitié du XIVe siècle, il commence à jouir d’une grande notoriété, en grande partie due à l’enseignement de maîtres spécialisés. Le réfectoire du collège est fréquenté par les étudiants du quartier. Le poète François Villon qui habite le quartier en est un familier.
Des élèves devenus célèbres
Au fil des siècles, le collège accueille des élèves célèbres : Jean Gerson, Jacques Amyot, le cardinal de Richelieu, Jacques-Bénigne Bossuet, le marquis de Condorcet et le poète André Chénier. En 1752, le roi Louis XV y créée une chaire de physique expérimentale. À la veille de la Révolution, c’est l’un des établissements parisiens les plus avancés pour l’enseignement de la science moderne.
La création de l’École Polytechnique
L’École Polytechnique est créée en 1794 sous le nom d’« École centrale des travaux publics » afin de faire face à la pénurie d’ingénieurs et de cadres supérieurs en France. En 1804, Napoléon donne à l’école son statut militaire et sa devise « Pour la patrie, les Sciences et la Gloire ». Désaffectés depuis la Révolution, les locaux du collège de Navarre, du collège de Boncourt et du collège de Tournai sont attribués en 1804 à l’Ecole Polytechnique. Hélas, la plupart des bâtiments anciens sont démolis au cours du XIXe siècle et remplacés par les bâtiments actuels.
La grande cour de l’Ecole Polytechnique
L’imposant portail de l’Ecole Polytechique est édifié en 1838 par l’architecte A.M. Renié dans le style néoclassique. Il présente deux hauts-reliefs symbolisant la double vocation de l’école : former des ingénieurs civils des mines et des ponts et former des cadres militaires. Passé le portail, nous voici dans la grande cour appelée également cour de Navarre. Tous les bâtiments qui l’entourent sont des reconstructions : le pavillon Joffre, le pavillon Foch et la galerie de Navarre.
Le pavillon Joffre provient de « l’ancien pavillon des Bacheliers de Navarre » construit vers 1738-1740 par les architectes Pierre Lebègue et Jérome Beausire. Lors de son réaménagement en 1936, seul l’avant-corps central est conservé tandis que le pavillon est reconstruit en béton puis rhabillé de pierre en 1984. Le pavillon Foch occupe l’emplacement de l’ancienne chapelle; il a été construit en 1928 dans un style pompeux et chargé. Enfin, la galerie de Navarre ferme la cour : elle a la forme de la boîte du chapeau-claque des Polytechniciens.
Polytechnique déménage
En 1970, l’école Polytechnique devient un établissement public, sous la tutelle du ministère de la Défense. En 1976, elle quitte le Quartier Latin et part s’installer à Palaiseau à proximité du CEA, du CNRS et de l’université Paris XI-Orsay. Le pôle Paris-Saclay devient le grand pôle technologique à proximité de Paris. L’école Polytechnique forme de grands ingénieurs, appelés les « polytechniciens ». Leur excellence les amène à intégrer les grands corps de l’Etat, à s’engager dans la recherche, ou à diriger de grandes entreprises privées.
Le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Depuis 1981, le siège du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche occupe les anciens locaux de l’Ecole Polytechnique.
Le pavillon Boncourt
Fondé en 1357, le collège de Boncourt est rattaché en 1638 à son voisin le collège de Navarre. Le grand pavillon en fond de cour, destiné aux professeurs et aux bacheliers, a été commencé en 1785 par l’architecte Maximilien Brébion. Il est complété en 1818 par les deux pavillons de garde et le portail d’entrée édifiés par l’architecte François-Jacques Delannoy. Le pavillon Boncourt abrite aujourd’hui le cabinet de la secrétaire d’Etat.
Pour l’architecte François-Jacques Delannoy, voir également le Conservatoire national supérieur d’Art dramatique, la galerie Vivienne, l’hôtel de la Vrillière, les Bains Chantereine.
Sources :
Dreyfuss (Bertrand), Guide du promeneur 5e Arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Gady (Alexandre), La Montagne Sainte-Geneviève et le Quartier Latin, Pairs, Hoëbeke, 1998.
Adresse : 1 à 21 rue Descartes et 25 rue de la Montagne Sainte-Geneviève
Métro : Maubert-Mutualité ou Cardinal Lemoine
Arrondissement : 5e
Téléphone :