L’ancienne bourse
des diamantaires parisiens

L’arrivée des juifs ashkénazes et des arméniens à Paris

Dans les années 1920, on assiste à une arrivée massive de juifs ashkénazes et d’arméniens dans le faubourg Montmartre. Les premiers fuient les pogroms en Europe centrale et en Russie, les seconds le génocide perpétré contre eux par l’Empire ottoman de 1915 à 1923. Plusieurs synagogues sont toujours présentes dans le quartier comme la synagogue de la rue Buffault ou celle de la rue Cadet. La maison de la culture arménienne est située 17 rue Bleue tandis que la mythique maison Hératchian (6 rue Lamartine), savoureuse épicerie arménienne offrant un véritable décor de souk, propose une multitude de produits orientaux.

La Façade Art déco de la « Société anonyme immobilière parisienne de la perle et des pierres précieuses

Le négoce des pierres précieuses

A leur arrivée, les deux communautés se lancent dans des activités dans lesquelles elles excellent : le négoce des pierres précieuses pour les ashkénazes, la création de bijoux pour les arméniens. Les grossistes s’installent principalement rue La Fayette et rue Cadet. La proximité de la Gare du Nord facilite les liaisons avec Anvers et Bruges en Belgique, autres places spécialisées dans les diamants et pierres précieuses. Ainsi, le Guide des plaisirs à Paris relève à propos des rues Buffault et La Fayette : »Très curieux, on vend des perles fines et des joyaux à pleines mains, en pleine rue« .

La bourse des diamantaires parisiens

Construit en 1926, l’immeuble Art déco de la rue Cadet abrite alors la « société immobilière parisienne de la Perle et des Pierres Précieuses » (le nom est gravé sur la façade) : c’est en fait la bourse des diamantaires où s’échangent et se négocient les diamants bruts. Très géométrique, la façade est rythmée par des colonnes cannelées semi-engagées.

La salle de jeux sous la verrière zénithale ©Cercle Cadet

Le cercle Cadet

Aujourd’hui, Paris s’est effacé de cette activité lucrative puisqu’on ne compte plus qu’environ 200 diamantaires contre 5.000 dans les années 1960. En 2006, la « société immobilière parisienne de la Perle et des Pierres Précieuses » cède son immeuble au Cercle Concorde, devenu le Cercle Cadet. Ce cercle de jeux attire de nombreux joueurs de cartes et se privatise également pour des événements et soirées. En 2014, le cercle ferme définitivement, comme sept autres cercles de jeux parisiens (sur dix !), soupçonné de couvrir des blanchiments d’argent. Début 2024, l’immeuble est en travaux. Sa nouvelle destination n’est pas encore connue.

Sources :
Goldemberg (Maryse), Le guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.
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