La synagogue
de la rue des Tournelles
Après la défaite française de 1871 et la perte de l’Alsace-Lorraine, de nombreux juifs alsaciens et lorrains viennent s’établir à Paris, principalement dans le Marais. En 1871, la communauté juive de rite ashkénase confie à l’architecte Marcellin-Emmanuel Varcollier, élève de Baltard, la tâche de construire une nouvelle synagogue.
A cette époque, le style romano-byzantin semble être la référence pour les synagogues parisiennes. Ce style s’est déjà imposé à la synagogue de la rue de la Victoire, construite à la même époque. Sur la rue, l’édifice séduit par l’équilibre de ses proportions : sa façade tripartite comprend au centre des grandes arcades au rez-de-chaussée, des baies géminées avec oculus encadrées de pilastres cannelés corinthiens au 1er étage, et de petites ouvertures cintrées groupées par deux au second étage. Au-dessus, la grande rosace est intégrée dans un arc d’où se détachent les rouleaux de la Torah sculptés et un texte en hébreu. La façade est sommée par les tables de la loi.
A l’intérieur, une nef de 21m de longueur conduit au chœur, semi-circulaire où se trouve l’Arche sainte, protégée par une double porte en fer forgé. De chaque côté de la nef, les bas-côtés sont surmontés de deux niveaux de tribunes, réservées aux femmes. La structure intérieure est « moderne » : sa charpente métallique est laissé apparente, comme dans l’étonnante l’église Saint-Eugène-Sainte-Cécile. Elle a été conçue par Gustave Eiffel.
Sources :
Chadych (Danielle), Le Marais, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2010.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : 21bis rue des Tournelles
Métro : Bastille
Arrondissement : 4e
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