La maison-atelier Jean Lurçat

La maison-atelier Jean Lurçat : la grille d’entrée au monogramme JL réalisée par le célèbre ferronnier Raymond Subes
Une cité d’artistes
En 1924, l’architecte André Lurçat (1894-1970) et son frère, le peintre Jean Lurçat (1892-1972), ont l’idée de fonder une cité d’artiste non loin du quartier Montparnasse, cœur battant de la création artistique mondiale entre les deux guerres. Donnant sur la rue de la Tombe-Issoire, le terrain est trouvé. Il reste à Jean Lurçat à convaincre ses nombreux amis artistes de venir s’y installer. La maison-atelier qui lui est destiné est la première construite en 1924. Suivront sept autres maisons-ateliers toutes réalisées par André Lurçat pour des artistes. Deux autres également destinées à des artistes seront conçues par Auguste Perret et Jean-Charles Moreux. L’impasse est baptisée Villa Seurat, hommage au peintre post-impressionniste Georges Seurat. Cette exceptionnelle voie piétonne représente un ensemble architectural d’une grande homogénéité.

La maison-atelier Jean Lurçat
Peintre, céramiste et créateur de tapisseries
Située au n°4, cette première maison-atelier est destiné au frère de l’architecte. Formé à l’académie Colarossi, Jean Lurçat expérimente d’abord la peinture à partir de 1912, comme le montre les nombreux tableaux accrochés sur les murs. Puis à partir de 1917, il s’intéresse à la tapisserie, faisant réaliser ses premiers canevas par sa mère puis par Marthe Hennebert, qu’il épousera ensuite. Viendront la reconnaissance à partir de 1926 puis la gloire, Lurçat renouvelant véritablement l’Art de la tapisserie en France. Certaines de ses tapisseries seront tissées à Aubusson et à la manufacture des Gobelins. Son troisième médium de prédilection sera la céramique, qu’il expérimente à partir de 1951. Semblant toujours habitée par l’artiste, la maison-atelier présente un certain nombre de ses œuvres et rend compte de son immense talent : tableaux, céramiques et plusieurs tapisseries dont la merveilleuse « Villa Seurat » et une autre co-réalisée avec le poète Louis Aragon représentant des coqs.

La maison-atelier Jean Lurçat : la chambre à coucher et le mobilier dessiné par André Lurçat
Les attributs d’une architecture moderne
Situé au n°4 de la villa, la maison destinée à Jean Lurçat et sa première épouse présente les attributs de l’architecture moderne alors naissante. André Lurçat réalise ici une œuvre d’une grande pureté : façades blanches et lisses, absence d’ornement, fenêtres horizontales, toit-terrasse, vitrage d’angle, volumes sculpturaux. Soucieux de rompre avec une conception bourgeoise du mode de vie, il conçoit à l’intérieur un « mobilier-immeuble » fonctionnel et intégré aux pièces, rompant avec la tradition du meuble ornemental. Ainsi, cette maison-atelier se présente comme une œuvre totale.

La maison-atelier Jean Lurçat : le salon-salle à manger du second étage décoré de la tapisserie « Villa Seurat ».
Espace de travail, espaces de vie
A l’origine, la maison ne comprend que deux étages. Le rez-de-chaussée est occupé par le tout premier atelier et une serre donnant sur le jardin. Au 1er étage, une grande pièce est aménagée en chambre à coucher. Au sol, les panneaux de marbre assemblées proviennent de différents chantiers de l’architecte. Une salle de bain est attenant, ainsi qu’une chambre d’enfant. Au second étage se situent le salon-salle à manger, la cuisine et une pièce de service. Ce salon deviendra par la suite l’atelier de l’artiste, celui du rez-de-chaussée étant loué. En 1930, la maison est surélevé d’un étage : un escalier est créé et mène à une grande pièce qui deviendra le nouvel atelier de Lurçat. Sur une estrade est conçue un meuble bibliothèque. Cette pièce communique avec une grande terrasse offrant une vue exceptionnelle sur la villa Seurat et ses maisons d’artistes.

La maison-atelier Jean Lurçat : la salle à manger et l’escalier menant au 3e étage
Une ouverture au public
La maison-atelier, ainsi que la collection d’œuvres qu’elle abrite et les archives de l’artiste, ont été léguées en 2008 par la veuve de l’artiste à l’Académie des Beaux-Arts, l’une des cinq académies de l’Institut de France. Fragilisé par le temps, l’édifice a nécessité d’importants travaux pour restituer son état tel qu’il était à la fin de la vie de Jean Lurçat. Ils ont été réalisés par l’agence Jean-Michel Wilmotte. La maison-atelier a été classée MH en 2018. En août 2025, la maison-atelier Jean Lurçat s’est enfin ouverte au public. La réservation en ligne est obligatoire. Il est recommandé de s’y prendre plusieurs mois à l’avance, compte tenu de la forte demande.

La maison-atelier Jean Lurçat : l’atelier du troisième étage
La maison-atelier Jean Lurçat est commentée au cours de la visite guidée du quartier Montsouris.
Pour l’architecte André Lurçat, voir également la villa Guggenbühl, la villa Seurat.

La maison-atelier Jean Lurçat : l’atelier du troisième étage
Horaires d’ouverture : ouverte du vendredi au samedi de 10 heures à 17 heures – 12 personnes maximum par créneau. La visite est commentée et dure 45 minutes. Réservation obligatoire sur le site de la maison-atelier Lurçat.
Tarifs :
. tarif normal = 15 €
. tarif réduit : 10 € pour les moins de 18 ans et les étudiants de moins de 25 ans.
. gratuité pour les enseignants, demandeurs d’emploi, personnes en situation de handicap.

La maison-atelier Jean Lurçat : la cuisine
Sources :
La maison-atelier Lurçat
Institut de France

La maison-atelier Jean Lurçat : un meuble « immeuble » où prennent place des céramiques de l’artiste et de Pablo Picasso
Adresse : 4 villa Seurat
Métro : Alésia
Arrondissement : 14e
Téléphone : 01 57 95 35 17



