La basilique Saint-Denis
nécropole des rois de France
Le premier édifice de style gothique
L’église de l’abbaye royale de Saint-Denis est élevée à l’emplacement d’un cimetière gallo-romain où Saint-Denis, martyrisé vers 250 (voir l’église Saint-Denys de la chapelle), est enterré. Une première chapelle y est attestée entre 450 et 475. Dès l’époque mérovingienne, une communauté religieuse y adopte la vie monastique. L’église de cette abbaye est alors qualifiée de « basilique ». Abbé de Saint-Denis de 1122 à 1151, l’abbé Suger est à l’origine de l’édifice actuel. Conseiller du roi Louis VI puis de son fils Louis VII, il souhaite reconstruire la vieille église carolingienne pour mettre en valeur les reliques de Saint-Denis. Son projet va s’avérer capital dans l’évolution de l’architecture : la basilique Saint-Denis est considérée comme le premier exemple d’art gothique en Europe.
Ainsi le massif occidental (la façade) doté d’une rose et de trois portails, ainsi que le chevet constituent un manifeste du gothique naissant où la lumière est magnifiée à travers les vitraux. L’invention de la croisée d’ogives révolutionne la conception des voûtes. La nef et le transept sont plus tardifs et sont exécutés entre 1230 et 1280. L’art gothique est alors à son apogée ; il est entré dans sa période dite « rayonnante ». Les deux tours de la façade sont également reconstruites. Suite à sa reconstruction après avoir été frappée par la foudre en 1837, la tour Nord sera finalement démontée par Viollet-le-Duc et la flèche sera déposée en 1847.
La nécropole des rois de France
Dès les origines de la royauté française, l’église devient une nécropole royale. Le plus ancien tombeau sculpté est celui de Dagobert 1er (mort en 628). Plusieurs rois Mérovingiens et Carolingiens y ont leur sépulture et la quasi totalité des capétiens. Outre les rois et les reines, des princes et princesses y sont également enterrés, soit en tout 42 rois, 32 reines, 63 princes et princesses, ainsi que dix grands serviteurs du royaume. Un mausolée circulaire fut commandé par Catherine de Médicis pour les rois Valois. Sans doute dessiné par Jean Bullant, il ne fut jamais achevé et finalement démoli en 1719. De même, un mausolée fut envisagé pour les rois Bourbons mais il ne fut jamais exécuté.
La profanation des tombes pendant la Révolution
Pendant la Révolution française, les tombes sont profanées et les dépouilles sont jetés en 1793 dans deux fosses communes du cimetière. Alexandre Lenoir réussit tout de même à récupérer les statues et les gisants les plus précieux; il les fait entreposer au couvent des Petits-Augustins à Paris. En 1817, le roi Louis XVIII fait replacer les ossements dans la crypte de la basilique, l’identification étant rendue impossible à cause de la chaux.
Le musée de la basilique
Installé dans la basilique, le musée occupe le transept, le chœur et le déambulatoire, ainsi que la crypte. Sa visite offre un saisissant voyage dans l’histoire de la monarchie française et un panorama de l’art funéraire des XIIe au XVIe siècles. Parmi les 70 gisants et mausolées les plus spectaculaires à découvrir, citons ceux de Dagobert, Clovis, Charles Martel, Isabelle d’Aragon, Louis XII et Anne de Bretagne, François 1er et Claude de France, Henri II et Catherine de Médicis. Dans la chapelle consacrée aux cénotaphes des rois Bourbons, le cœur de Louis XVII, qui aurait secrètement été prélevé après sa mort, est placé sous le médaillon le représentant.
Des bâtiments abbatiaux de style classique
Les bâtiments abbatiaux qui accompagnent la basilique sont reconstruits entre 1696 et 1711 sous l’impulsion de Dom Arnoult de Loo. Dessinés par l’architecte Robert de Cotte, ils forment un grand quadrilatère entourant le cloître, prolongé au Sud par deux ailes en retour. Ils sont un très bel exemple d’architecture classique du début du XVIIIe siècle appliqué à des bâtiments religieux. La composition est achevée après 1774 par le portail en arc de triomphe et la cour d’honneur en forme d’hémicycle dessinés par l’architecte Charles de Wailly. Napoléon 1er transforme le lieu en maison d’éducation des filles de la légion d’Honneur, offrant ainsi aux jeunes filles orphelines une instruction. Le cloître, la chapelle et le parc se visitent.
Accès en transports en commun : station « basilique de Saint-Denis », ligne 13 du métro.
Tarifs : 9 € (adultes), 7 € (tarif réduit), gratuit pour les moins de 18 ans et pour les ressortissants de l’UE entre 18 et 25 ans.
Horaires d’ouverture :
. Entre le 2 janvier et le 31 mars :
Du lundi au samedi : de 10h00 à 17h15. Dimanche : de 12h00 à 17h15.
. Du 1er avril au 30 septembre :
Du lundi au samedi : de 10h00 à 18h15. Dimanche : de 12h00 à 18h15.
Pour l’architecte Robert de Cotte, voir également la Bibliothèque Nationale de France, le collège Paul Claudel d’Hust, l’hôtel de la Vrillière, l’hôtel d’Estrées, l’hôtel de Nevers, l’hôpital des Quinze-Vingt, la cathédrale Saint-Vladimir, l’hôtel de Jaucourt, le domaine de Trianon, le château de Versailles, la Galerie dorée de la Banque de France, l’église Saint-Roch.
Pour l’architecte Charles de Wailly, voir également le théâtre de l’Odéon, l’hôtel de la chancellerie d’Orléans, l’église Saint-Sulpice.
Adresse : 1 Rue de la Légion d'Honneur 93200 Saint-Denis
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