L’hôtel Judic
La comédienne Anna Judic
Anna Judic (1849-1911), de son vrai nom Anne Damien, est une célèbre chanteuse lyrique et actrice. Sa carrière de chanteuse commence à l’Eldorado, puis aux Bouffes-Parisiens où elle fait ses débuts de comédienne dans des opérettes d’Offenbach. En 1873, elle épouse le dramaturge Albert Millaud, fils du banquier Moïse Millaud, fondateur du Petit Journal. Pendant vingt ans, elle triomphe au Théâtre des Variétés, reprenant les rôles tenus par Hortense Schneider dans les opérettes d’Offenbach. Son mari lui offre ses plus beaux rôles dans des opérettes écrites pour elle : La Roussotte, Lili, La Femme à papa et Mam’zelle Nitouche.
Une façade monumentale
Grâce à ses cachets, Anna Judic se fait construire un éblouissant hôtel particulier en 1883 par l’architecte Jacques Drevet. Par l’abondance (voire la surabondance !) de son décor sculpté, l’édifice incarne le style éclectique et s’inspire majoritairement de la Renaissance française. A gauche, la porte d’entrée richement sculptée est surmontée d’un cartouche contenant un bas-relief. Au-dessus, la fenêtre du premier étage est encadrée de colonnes cannelées et précédée d’un petit balcon décoré de deux cartouches et de deux femmes ailées. A droite sur la façade se situe l’élément le plus spectaculaire : une grande baie double hauteur. A la clef de cette baie, une lyre présentée par un chérubin fait référence à la propriétaire, artiste lyrique. Le vitrail représentant la rencontre d’Antoine et de Cléopâtre, est l’œuvre du maître verrier Charles Champigneulle. Reposant sure une console décorée de feuillages, le grand balcon est décoré de têtes de sphinx et de vases. Sous la corniche court une frise de motifs végétaux.
Un hall cathédrale
A l’intérieur de l’hôtel particulier, on accède aux étages par un escalier en bois. Au premier étage, l’impressionnant hall de 7,70m de hauteur est éclairé par la grande baie visible en façade. Grâce à un balconnet le surplombant, la comédienne pouvait observer le hall depuis sa chambre à coucher d’apparat située au 2e étage.
La rue du Cardinal-Mercier est fermée à son extrémité par une charmante fontaine néo-Renaissance encadrée de grilles donnant sur des hôtels particuliers avec jardin.
Sources :
Goldemberg (Maryse), Guide du promeneur 9e arrondissement, Paris, Parigramme, 1997.
La Nouvelle-Athènes. Haut Lieu du Romantisme, sous la direction de Bruno Centorame, Action Artistique de la Ville de Paris, 2001.
Adresse : 12 rue du Cardinal-Mercier
Métro : Liège
Arrondissement : 9e
Téléphone :