L’hôtel Goldschmidt
ou hôtel Stillman

L’hôtel Stillman

La famille Goldschmidt est une important famille de financiers et banquiers installés à Francfort depuis le XVIe siècle. Au XIXe siècle, elle essaime en Autriche, en France, en Grande-Bretagne et en Belgique, formant plusieurs branches.

La banque Bischoffsheim, Goldschmidt et Cie

Au cours du XIXe siècle, plusieurs membres de cette famille contractent des mariages avec des représentants de deux puissantes familles de la haute finance, les Bischoffsheim et les Rothschild. En 1850, la banque « Bischoffsheim, Goldschmidt et Cie » est fondée rue de la Chaussée d’Antin à Paris par Louis-Raphaël Bischoffsheim, son fils Raphaël-Louis et Benedict Hayum Goldschmidt. En 1863, la banque « Bischoffsheim, Goldschmidt et Cie » fusionne avec «la Banque de crédit et de dépôt des Pays-Bas », puis en 1872 avec « la Banque de Paris » : elles donnent naissance à la Banque de Paris et des Pays-Bas » (voir l’hôtel Bourgeois de Boigne), devenue aujourd’hui la banque BNP-Paribas.

L’hôtel Goldschmidt

Les Goldschmidt, grands collectionneurs d’art

Fils de Benedict Hayum Goldschmidt, Léopold Goldschmidt (1830-1904), lui-même banquier, se fait construire en 1872 un hôtel particulier en bordure du parc Monceau. Il se constitue une impressionnante collection de tableaux parmi lesquels on peut citer l’autoportrait au chardon de Dürer (au musée du Louvre) ou encore le portrait de Diderot par Fragonard. Il est également le mécène du peintre symboliste Gustave Moreau.

Un hôtel particulier inspiré du classicisme français

La construction de la demeure est confiée à l’architecte William Bowens Vander Boijen. L’édifice est bâti dans un style largement inspiré de l’architecture classique française. Sur la façade d’entrée (rue Rembrandt), on remarque surtout la présence de pilastres colossaux encadrant les baies latérales et d’une forte corniche surmontée d’un étage d’attique. En 1906, la demeure est rachetée par un homme d’affaires américain, James Stillman (1850-1918). Pendant la 1ère Guerre mondiale, Stillmann aménage un hôpital militaire dans sa demeure. C’est aujourd’hui un immeuble résidentiel.

Pour l’architecte William Bouwens van der Boijen, voir également le siège central du Crédit Lyonnais, l’hôtel Cernuschi, l’hôtel Bamberger, l’hôtel Jules Gouïn, l’hôtel Kahn.

Source :
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995