L’hôtel de Montmorency-Fosseux
Les premiers exemples de style néo-classique
Au milieu du XVIIe siècle se dresse sur cette parcelle l’hôtel de Palaiseau. Par succession, la demeure se transmet à Isabelle de Harville (1629-1712) et à son mari, François de Montmorency-Fosseux (1614-1684). Entre 1778 et 1780, l’entrepreneur Louis Pierre Lemonnier fait construire deux immeubles locatifs sur rue aux n° 2 et n° 4 rue de Tournon, sans doute sur les plans de l’architecte Claude Billard de Bélisard. Ces deux immeubles figurent parmi les premiers exemples de style néoclassique à Paris.
L’immeuble du n° 4 rue de Tournon
L’immeuble du n° 4 se singularise par une façade épurée. Le portail est encadré de colonnes doriques sur lesquelles repose un entablement décoré d’une frise de triglyphes. Au premier étage, le balcon à balustre de pierre fait son apparition. Le mur de la façade est dépourvu de décoration; il est simplement strié par des refends horizontaux. Il est percé de fenêtres sans chambranle. Au second étage, les garde-corps en ferronnerie reposent sur des consoles en forme de volutes. Le dernier étage est traité en attique au-dessus d’une corniche saillante. A l’intérieur, plusieurs appartements conservent de superbes décors intérieurs : lambris, plafonds à caissons, salle à manger circulaire décorée de colonnes ioniques.
L’immeuble du n° 2 rue de Tournon
L’immeuble du n° 2 présente également une façade dépouillée. Elle est simplement animée par des gardes-corps à motifs d’ovales reposant sur des consoles.
L’hôtel de Montmorency-Fosseux
L’hôtel particulier situé à l’arrière de la parcelle du n°4 date de la même époque. Implanté entre cour et jardin, il est relié par une aile à l’immeuble locatif sur rue. Il porte le nom d’hôtel de Montmorency-Fosseux, ce qui laisse à penser que cette famille présente au XVIIe siècle l’habitait encore à la fin du XVIIIe siècle (cette branche de la famille de Montmorency s’éteint en 1883). Equilibré par ses belles proportions, l’édifice se singularise par un péristyle central reposant sur 4 colonnes ioniques. La modénature de ses façades est très proche de celle de l’immeuble sur rue.
Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Hillairet (Jacques), Connaissance du Vieux Paris, Paris, Rivages, 1956.
Leborgne (Dominique), Saint-Germain-des-Prés et son faubourg, évolution d’un paysage urbain, Paris, Parigramme, 2005.
Adresse : 4 rue de Tournon
Métro : Odéon
Arrondissement : 6e
Téléphone :