L’Ambassade du Chili
L’hôtel de La Tour d’Auvergne
Un disciple de l’architecte Ernest Sanson
L’architecte René Sergent (1865-1927) a d’abord travaillé pendant une quinzaine d’année chez son confrère, Ernest Sanson, réputé pour ses grandes demeures aristocratiques inspirées de l’architecture classique française. Il y a acquis une parfaite connaissance de l’architecture et des Arts décoratifs français du XVIIIe siècle. Sergent ouvre sa propre agence en 1902. Après les plans du château de Voisins (Yvelines), l’hôtel de La Tour d’Auvergne est l’une de ses premières réalisations d’envergure. Il y montre déjà une grande virtuosité dans le dessin des façades et un grand raffinement dans le choix des décors intérieurs.
Un style néo-Louis XVI
L’édifice déploie une façade composée de 3 travées sur l’avenue de La Motte-Picquet et également 3 travées sur la rue de la Tour-Maubourg. L’angle entre les deux rues est brillamment traité : la façade est courbe et axée sur une travée unique encadrée de guirlandes de fleurs d’inspiration Louis XVI. Au 1er étage, un magnifique balcon aux ferronneries géométriques épouse la courbe de la façade. L’étage de réception (le 1er étage) se reconnaît à ses grandes fenêtres hautes en plein cintre encadrées de pilastres. De grandes tables de pierre verticales embrassent les 1er et 2e étages. Le 2e étage, dédié aux appartements privés du prince et de la princesse, est traité avec autant d’élégance : les allèges des fenêtres sont sculptées des guirlandes de fleurs et de symboles de arts. La façade est couronnée par une frise sous une corniche en forte saillie surmontée d’une balustrade sculptée.
De beaux éléments décoratifs
A l’intérieur subsistent des beaux éléments décoratifs, notamment l’escalier d’honneur de style Louis XVI. De somptueuses boiseries provenant de l’hôtel d’Aumont ont été remontées : elles habillent la salle à manger avec son décor en trompe-l’œil et le grand salon habillé de boiseries blanc et or et de panneaux dans le goût chinois du XVIIIe siècle. Le prince Henri de La Tour d’Auvergne trouve la mort dans un accident de voiture le 29 juillet 1914. A la mort de son frère Alexandre tué le 30 mai 1918, sa veuve, Elizabeth Berthier de Wagram (1885-1960), princesse de La Tour d’Auvergne-Lauraguais, délaisse l’hôtel pour s’installer au château de Grosbois à Boissy-Saint-Léger, propriété des Berthier de Wagram depuis le 1er Empire.
L’ambassade du Chili
De 1918 à 1929, l’hôtel devient le siège de l’ambassade des Etats-Unis avec Myron Herrick comme ambassadeur. En 1929, l’hôtel est racheté et devient le siège de l’ambassade du Chili. Des travaux d’aménagement sont confiés à l’architecte Jean-Raymond Baurbaud. L’écrivain Pablo Neruda, alors Ambassadeur du Chili en France, a habité l’hôtel de 1971 à 1973. Pour découvrir les somptueux intérieurs de l’ambassade du Chili, vous pouvez lire l’ouvrage «Patrimoine chilien à Paris », édité en espagnol par les Editions de la Bibliothèque Nationale.
Pour l’architecte René Sergent, voir également l’hôtel Heidelbach, l’hôtel Reifenberg, le musée Nissim de Camondo, l’hôtel de Ganay, Christie’s France.
Adresse : 2 avenue de La Motte-Picquet
Métro : Latour-Maubourg
Arrondissement : 7e
Téléphone :