L’hôtel de Jaucourt

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L’architecte Jacques-Denis Antoine

Cet hôtel particulier est l’œuvre de l’architecte Jacques-Denis Antoine (1733-1801), dont le bâtiment le plus connu est l’hôtel des Monnaies situé quai de Conti. En 1775, Louise Elizabeth Charlotte de La Chatre de Nancy, veuve du comte Michel de Dreux-Brézé, loue à vie une parcelle appartenant à l’hôpital des Convalescents. Elle s’engage à y faire édifier un immeuble. En 1777, Madame de Dreux-Brézé se remarie au comte Louis-Pierre de Jaucourt, qui va laisser son nom à l’hôtel.

L'hôtel de Jaucourt - Le portail

L’hôtel de Jaucourt – Le portail

Un majestueux portail d’entrée

De 1775 à 1777, Jacques-Denis Antoine supervise la construction de la demeure, placée entre cour et jardin. Sur la rue, le portail d’entrée est majestueux : il est précédé d’un portique soutenu par quatre colonnes ioniques et décoré de deux œils-de-bœuf entourés de guirlandes. Une voûte à caissons mène à la cour, bordée de grandes arcades. La façade donnant sur le jardin est la plus intéressante. Elle repose sur un soubassement formant terrasse. Au-dessus, la façade de sept travées comporte deux niveaux (l’étage au niveau du comble est postérieur). Elle est centrée sur un avant-corps rythmé par quatre pilastres ioniques, surmonté d’un fronton triangulaire à denticules.

L'hôtel de Jaucourt : la façade sur le jardin

L’hôtel de Jaucourt : la façade sur le jardin

L’élégance sobre du style Louis XVI

A l’intérieur, les salons sont habillés de boiseries. Le grand salon est l’un des plus beaux exemples parisiens de style Louis XVI. Les moulures sont droites et réchampies de blanc ; seule la glace au-dessus de la cheminée présente un tour doré. Sur les murs, des panneaux rectangulaires sculptés de rinceaux de feuillage alternent avec des glaces. Les dessus de porte accueillent des grisailles.

Le duc de Serrent

Après le décès du comte de Jaucourt en 1813, la propriété revint à l’administration des hospices. Elle est louée à partir de 1814 à Armand-Louis, duc de Serrent, pair de France et lieutenant-général des armées du roi. En 1821, l’hôtel est vendu par les hospices à Anne-Félicité-Simone de Serrent, fille du duc, et à son époux, le duc de Damas-Crux, qui en font l’acquisition grâce à la dot de la duchesse.

De grandes familles de la vieille noblesse

A la mort du duc et de la duchesse de Serrent, leurs deux filles héritent de l’hôtel : la duchesse de Damas-Crux et sa sœur, la duchesse de Narbonne, épouse d’un ambassadeur de France. Les deux sœurs restent en indivision jusqu’en 1830 puis séparent l’hôtel en deux moitiés. A la mort de sa sœur décédée sans enfant en 1848, la duchesse de Narbonne devient l’unique propriétaire de la demeure. En 1856, ses neveux, le prince et le comte de Montmorency-Luxembourg, en héritent. En 1868, les Montmorency-Luxembourg vendent l’hôtel au comte Emilien-Timoléon-Ferdinand de Cossé-Brissac, dont les descendants le conservent jusqu’en 1950.

Pour l’architecte Jacques-Denis Antoine, voir également l’hôtel de Fleury, le Palais de Justice, l’hôtel de la Monnaie, l’hôpital de la Charité, les immeubles locatifs rue Saint-Honoré.

Sources :
Gallet (Michel), Les architectes parisiens du XVIIIe siècle, Paris, Mengès, 1995.
Le Faubourg Saint-Germain, Paris, éditions Henri Veyrier, 1987.

Adresse : 45 rue de Varenne

Métro : Rue du Bac

Arrondissement : 7e

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