L’imprimerie de la presse
L’hôtel Colbert
Historiquement implantée Rive gauche, près des imprimeurs, la presse migre sur la Rive droite à partir de la Restauration. La presse quotidienne s’établit d’abord près de la rue Jean-Jacques Rousseau, à proximité de la Poste centrale. La célèbre agence Havas s’établit ensuite rue Notre-Dame des Victoires en 1875 puis en 1896 place de la Bourse (voir l’agence France Presse).
Le quartier historique de la presse
Les imprimeries s’implantent le long de l’axe rue Montmartre/Rue du faubourg Montmartre. Les plus importantes vont s’établir 16 rue du Croissant, 5 rue Coq-Héron, 123 rue Montmartre, 10 rue du faubourg Montmartre, 41 rue Jean-Jacques Rousseau, 12 rue de la Grange-Batelière, 9 rue d’Aboukir et 20 rue Bergère. Les journaux établissent leur rédaction dans le 2e arrondissement puis pour certains franchissent les Grands Boulevards à la fin du Second Empire pour s’établir au sud du 9e arrondissement et au sud-ouest du 10e arrondissement.
. Le Siècle : 14 rue Chauchat
. Le Petit Journal : 59-61 rue Lafayette
. La France : 123 rue Montmartre
. Le Figaro : 26 rue Drouot
. Le Petit Parisien : 18 rue d’Enghien
. Le Journal : 100 rue de Richelieu
. Le Matin : 2-6 boulevard Poissonnière
. Le Temps : 5-7 rue des Italiens
. La Presse : 12 rue du Croissant
. L’Intransigeant : 91-100 rue Réaumur
. Paris-Soir : 34 rue du Louvre
L’exode des imprimeries en banlieue
Dans les années 1970, la photocomposition et la transmission par fax stoppent la nécessité de proximité géographique entre le monde ouvrier et le monde journalistique. Les rotatives des imprimeries migrent vers la banlieue parisienne et les rédactions quittent des bâtiments devenus surdimensionnés.
L’hôtel Colbert
Cet hôtel particulier est bâti dans la première moitié du XVIIIe siècle pour le compte du marquis de David, ancien gouverneur de l’Ile de France (actuelle Ile Maurice) et de l’Ile Bourbon (actuelle île de la Réunion). Sa fille épouse Louis, comte de Colbert, fils de François Colbert, marquis de Chabanais. Depuis, l’hôtel a gardé le nom d’hôtel Colbert. Les héritiers Colbert s’en séparent en 1817. Le baron Joseph-Dominique Louis (1755-1837), ministre des Finances sous les deux Restaurations et sous la Monarchie de Juillet, y séjourne.
L’imprimerie de la Presse
En 1836, le quotidien Le Siècle s’installe dans l’hôtel Colbert. L’administration du Charivari s’y établit en 1834, rejoint par la rédaction en 1838. L’imprimerie Lange et Lévy occupe la cour de l’hôtel qui est couverte d’une verrière. En 1869, l’imprimerie A. Vallée s’y installe puis en 1888 l’imprimerie de la Presse, dont le nom est resté gravé sur la façade. A cette époque, la façade sur rue est percée d’ouvertures servant de comptoirs d’expédition des journaux. L’imprimerie va ensuite s’étendre aux n°12 et 14 de la rue du Croissant. Au XIXe siècle, de nombreux journaux y furent imprimés : Le Siècle, La République française, La Paix, Le Père Duchesne, le Charivari. L’imprimerie de la Presse est la dernière à mettre sous presse dans Paris des journaux. Elle finit par déménager dans les années 1990.
Une restructuration en logements
De 2000 à 2001, l’ancienne imprimerie de la presse a été restructurée en logements par l’Atelier Lechauguette Architectes. La cour pavée a été restituée et un bâtiment contemporain a été adjoint à l’hôtel particulier du XVIIIe siècle.
Sources :
Gauvard (Claude) et Robert (Jean-Louis, Etre parisien, Paris, Editions de la Sorbonne, 2004.
Leborgne (Dominique), Guide du promeneur 2e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Les Paris d’Alain Rustenholz
Adresse : 16 rue du Croissant
Métro : Grands Boulevards
Arrondissement : 2e
Téléphone :