SAMU social de Paris
L’hospice Saint-Michel
Un hospice pour douze vieillards pauvres
Ce superbe édifice néoclassique est peu connu des parisiens : situé sur la commune de Paris, il se dresse à l’extérieur du boulevard périphérique, à la limite avec la commune de Saint-Mandé. Tapissier de la Cour sous le règne de Napoléon 1er, Michel-Jacques Boulard destine à sa mort en 1825 une bonne partie de sa fortune à la construction d’un hospice. L’établissement doit accueillir douze vieillards pauvres, un par arrondissement (Paris en compte douze à l’époque). Il précise même que le jour de son anniversaire (le 1er décembre), on devra servir aux résidents « de la volaille, soit rôtie, ou en fricassée, enfin ce qui pourra convenir en raison de leur âge« . L’architecte Hippolyte Destailleur (1787-1852) est chargé de construire l’édifice. Il est connu pour avoir réalisé le ministère des Finances rue de Rivoli : incendié pendant la Commune de Paris puis démoli, cet édifice a laissé place à L’hôtel Continental.
Un projet inspiré de l’architecte italien Palladio
En 1830, l’hospice Saint-Michel est inauguré. Pour son projet, Destailleur semble s’être inspiré de deux constructions de l’architecte italien Palladio : la villa Rotonda à Vicence et la villa Foscari à Mira. L’édifice présente un plan en U : un corps central et deux ailes perpendiculaire. Il est construit dans le style néoclassique en vogue dans la 1ère moitié du XIXe siècle. Les façades autour de la cour présentent au rez-de-chaussée une galerie à arcades en plein cintre animées de refends. A l’étage, les façades sont lisses et percées de fenêtres rectangulaires. Au milieu du corps central, un portique à colonnes ioniques est surmonté d’un fronton triangulaire. A l’intérieur, le rez-de-chaussée abrite le réfectoire, la cuisine, la bibliothèque, la pharmacie et les salles d’eau. Les chambres des pensionnaires sont situées à l’étage.
Une chapelle centrale
Située à l’arrière du bâtiment, la chapelle est placée au centre selon la tradition dans l’architecture des hôpitaux. De plan octogonal, elle est surmontée d’une coupole et abrite le buste et le cœur du fondateur de l’hospice. A l’origine, elle était décorée de deux tableaux : La Charité par Abel de Pujol et Saint-Michel par Charles Meynier. Depuis 1996, l’hospice Saint-Michel abrite le Samu social de Paris. Il est classé MH pour ses façades et son jardin depuis 1929.
Pour l’architecte Hippolyte Destailleur, voir également l’hôtel Continental.
Source :
Chadych (Danielle), Guide du promeneur 12e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.
Adresse : 35 avenue Courteline
Métro : Porte de Vicenens
Arrondissement : 12e
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