Club le Gibus
et Apollo Théâtre
Immeuble industriel
Le premier cirque permanent
Sur ce terrain, un écuyer anglais, Philip Astley ouvre vers 1782 le premier cirque permanent à Paris : c’est une salle ronde comportant deux rangées de loges. Des oiseaux et des numéros équestres y sont présentés au public. A la Révolution, Astley quitte Paris et son associé, Franconi, lui succède. Hélas le cirque d‘Astley est ravagé par un incendie en 1826.
Les biscuits Guillout
Un fabricant de biscuits, Edme Guillout (1811-1893), fait ensuite construire une usine spécialisée dans les biscuits et les pains d’épices. En 1908, il décide de transférer l’ensemble de ses usines à Issy-les-Moulineaux.
Un hôtel industriel
L’usine Guillout détruite, l’architecte Henri-Paul Nénot (1853-1934) édifie une des premières pépinières industrielles : diverses activités y sont rassemblées, de l’habillement, la téléphonie, la chapellerie, les fourrures, au matériel mécanique ou à la force motrice. L’édifice se compose de plusieurs bâtiments. Un grand immeuble en retrait sur le faubourg du Temple présente une belle façade de brique et de pierre scandée de neuf travées laissant largement pénétrer la lumière. Les allèges des fenêtres sont décorées de brique vernissée bleue, blanche et noire. Deux immeubles bas dédiés aux ateliers sont placés perpendiculairement : ils sont distribués par une cour couverte d’une verrière. A l’entrée de cette cour, on remarque deux atlantes sculptés. Ils copient deux sculptures célèbres, l’Esclave mourant et l’Esclave rebelle de Michel Ange (au musée du Louvre).
Une salle de spectacle
En 1922, un café-concert, le Temple, s’installe également au rez-de-chaussée ; sa façade donne directement sur la rue. Il est remplacé par la suite par un cinéma, l’Action République. C’est aujourd’hui l’Apollo Théâtre, une salle de spectacle spécialisée dans le one man and woman show et le stand-up.
Un club mythique, le Gibus
En 1967, une salle de concert ouvre dans les sous-sols. Le Gibus va devenir un haut lieu parisien de la scène punk et rock à partir de 1977. Le journaliste et musicien Patrick Eudeline y fait venir les meilleurs groupes de rock français et étrangers. Dans les années 1990, le Gibus s’ouvre aux nouvelles tendances musicales : les musiques électroniques et le hip-hop. Dans les années 2000, la salle accueille à nouveaux des groupes de rock, sous l’impulsion du journaliste Philippe Manœuvre. Ce dernier a d’ailleurs publié un livre retraçant l’histoire de ce club : «40 ans de musique au Gibus », aux éditions Hugo & Cie.
Une pépinière de jeunes entreprises
Dans les années 2000, les anciens bâtiments industriels hébergent pendant quelques temps « Republic Alley », une pépinière dynamisée par les starts-up du net; elle fait rapidement les frais de l’explosion de la bulle internet et disparaît. Aujourd’hui, le lieu a retrouvé un certain dynamisme grâce à la présence de petites entreprises spécialisées dans le design, l’architecture et la création en général.
Pour l’architecte Henri-Paul Nénot, voir également l’hôtel Blumenthal-Montmorency, le siège de la banque Louis Dreyfus, l’hôtel Meurice, l’institut océanographique de Paris, Chimie ParisTech, l’institut Curie, l’institut de géographie, les immeubles rue Edouard VII, le Grand hôtel, la Sorbonne nouvelle, les HBM rue de Belleville.
Sources :
Michel (Denis) et Renou (Dominique), Guide du promeneur 11e arrondissement, Paris, Parigramme, 1993.
La Fabrique de Paris
l’Apollo Théâtre
Le Gibus
Adresse : 18 rue du faubourg du Temple
Métro : République
Arrondissement : 11e
Téléphone :