L’hôtel André

L'hôtel de Saint-Paul - La façade sur rue

L’hôtel de Saint-Paul – La façade sur rue

Les André, une famille de banquiers

L’architecte Henri Parent (1819-1895) réalise entre 1861 et 1864 cet hôtel particulier dans un style inspiré de l’architecture classique. Le maître d’ouvrage est le collectionneur Edouard André (1833-1894). Edouard André tient sa fortune de son père, le banquier Ernest André, un homme très influent sous le Second Empire et souvent associé aux projets de modernisation de la France.

Edouard André, un collectionneur passionné

Au moment de la construction de son hôtel, Edouard André est encore militaire. Il démissionnera en 1863 et se consacrera un certain temps à la politique, en tant que député du Gard, dont sa famille est originaire. La grande passion d’ Edouard André reste avant tout l’acquisition et la collection d’œuvres d’art. L’hôtel André est la 1ère demeure où Edouard André entrepose ses collections.

A partir de 1869, Edouard et son épouse, Nelly Jacquemart André, s’attèlent au projet d’une nouvelle demeure bien plus considérable : l’hôtel Jacquemart-André construit sur le boulevard Haussmann. Devenu aujourd’hui le musée Jacquemart-André, cet hôtel abrite une éblouissante collection de meubles et objets du XVIIIe siècle.

L’hôtel de Saint-Paul

En 1868, l’hôtel André est revendu et acquis par le banquier Samuel de Haber. En 1879, Charles Le Ray de Chaumont, marquis de Saint-Paul, en devient propriétaire et lui laisse son nom. Jusqu’au début des années 1930, le nouvel occupant de l’hôtel, le député Francis Guérault, y expose sa collection d’objets et d’ameublement du XVIIIe siècle, dispersée lors de ventes publiques en 1935.

Le siège du parti nazi français

L’hôtel connait ensuite une sinistre destination : le 30 janvier 1936, une « Maison Brune » y est inaugurée, c’est le siège officiel du parti nazi français. Rien ne signale alors sa présence en façade, ni même des symboles nazis à l’intérieur. La « Maison brune » devient une officine d’espionnage au service du Reich. Elle doit identifier des personnalités françaises susceptibles d’être réceptives à la propagande allemande. Sous le Front populaire, une partie de la gauche et de la droite souhaitent mettre fin à l’activité nazie en France, mais la « Maison brune » ne fermera pourtant ses portes qu’au début de la Seconde Guerre mondiale.

Pour l’architecte Henri Parent, voir également l’hôtel Emile-Justin Menier, l’hôtel Jacquemart-André, l’hôtel Henri Menier, l’hôtel de Boisgelin, l’hôtel Le Marois, l’hôtel Gaston Menier.

Source :
Sorel (Philippe), Guide du promeneur 8e arrondissement, Paris, Parigramme, 1995.

Adresse : 3 rue Roquépine

Métro : Madeleine

Arrondissement : 8e

Téléphone :