La gare du Nord
Un vaste édifice de style néo-classique
Afin de desservir les grandes régions industrielles du nord, l’Etat concède à la banque Rothschild l’exploitation d’une nouvelle ligne de chemins de fer. Un premier embarcadère est construit en 1846 par l’architecte Léonce Reynaud. Il inaugure une ligne reliant Paris à la frontière belge en passant par Lille et Valenciennes. Avec l’explosion du trafic, une deuxième gare est construite de 1861 à 1865 par l’architecte Jacques-Ignace Hittorff, d’après les avant-projets de Lejeune et Ohnet, architectes de la Compagnie du Nord. De dimensions spectaculaires, la nouvelle gare sera une véritable référence architecturale du style néoclassique. La façade s’organise autour d’un pavillon central percé d’une grande verrière en berceau. La pierre de taille masque la structure métallique, une belle audace pour cette époque. Aux extrémités, deux pavillons sont reliés au pavillon central par des galeries.
Une statuaire impressionnante
La statuaire de la façade est abondante : 23 statues représentent les principales villes desservies par la compagnie : Paris, Londres, Berlin, Francfort, Varsovie, Amsterdam, Vienne, Bruxelles… ainsi que les destinations nationales. Au sommet, une statue de Cavelier personnifie la Ville de Paris. On peut toutefois regretter le manque de recul du à des querelles urbanistiques : il est impossible d’embrasser du regard l’ensemble de l’édifice. Derrière la façade, la halle principale, d’une portée de 72m, est soutenue par deux rangées de colonnes corinthiennes en fonte d’une hauteur de 38m. Cette halle est encadrée de halles plus petites.
Une extension ajoutée en 2001
Depuis 1994, la gare accueille les TGV nord (Thalys) et depuis 1995 les Eurostars en provenance de Londres. En 2001, une extension est réalisée à droite de la gare par les architectes Jean-Marie Duthilleul, Étienne Tricaud et Daniel Claris : deux grandes verrières contemporaines éclairent le pôle d’échange entre la gare SNCF et le réseau express régional (RER) sous-terrain.
Un premier projet de transformation avorté
Baptisé Stationord, un gigantesque projet de rénovation et d’agrandissement de la gare du Nord a été lancé en 2018. Confié à l’architecte Denis Valode (agence Valode et Pistre), il prévoyait de tripler la surface de la gare, actuellement première gare d’Europe en fréquentation, en prévision des JO de Paris en 2024. Outre l’envolée des coûts, la forte contestation du projet qui prenait l’allure d’un immense centre commercial a conduit à son abandon.
Le nouveau projet Horizon 2024
Dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024, la SNCF a depuis lancé Horizon 2024, un projet de modernisation plus raisonnable financièrement. Cette transformation vise à rendre la gare et ses abords plus confortables et plus fluides pour les voyageurs.
Pour l’architecte Jacques-Ignace Hittorff, voir également le pavillon de Jacques-Ignace Hittorff, l’église Saint-Vincent de Paul, les hôtels des Maréchaux, la place de la Concorde, le Cirque d’Hiver, la fondation Eugène Napoléon, la mairie du 1er arrondissement.
Sources :
Duclert (Ariane), Guide du promeneur 10e arrondissement, Paris, Parigramme, 1996.
Guide du patrimoine Paris, sous la direction de Jean-Marie Pérouse de Montclos, Paris, Hachette, 1994.
Adresse : Place Napoléon III
Métro : Gare du Nord
Arrondissement : 10e
Téléphone :